Poutine prévient que ses forces nucléaires sont prêtes au combat
Défilé militaire à Moscou pour célébrer la victoire soviétique contre Adolf Hitler
AFP | Les forces nucléaires stratégiques russes sont « toujours » prêtes au combat, a souligné hier Vladimir Poutine lors de son discours pour célébrer la victoire soviétique contre l’Allemagne d’Adolf Hitler, en pleines tensions liées au conflit en Ukraine.
Le président russe a supervisé le défilé militaire du 9 mai sur la place Rouge, pièce centrale du récit du Kremlin exaltant la puissance du pays. Plus de 9000 militaires, selon les médias russes, des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions de combat y ont pris part.
« La Russie fera tout pour éviter un affrontement mondial. Mais, dans le même temps, nous ne permettrons pas que l’on nous menace. Nos forces [nucléaires] stratégiques sont toujours en alerte », a déclaré le président russe.
Il a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes stationnées près de l’Ukraine face à des « menaces » occidentales.
Vladimir Poutine présente l’assaut contre Kyïv comme un conflit existentiel et promet la « victoire » contre un gouvernement ukrainien accusé d’être « néonazi ».
Le chef du Kremlin mobilise de longue date la mémoire de la Seconde Guerre mondiale – qui a fait 27 millions de morts côté soviétique – pour se présenter en héritier de la puissance de l’URSS et légitimer son propre pouvoir.
Le défilé sur la place Rouge de Moscou n’a toutefois pas échappé aux retombées sécuritaires et diplomatiques de l’assaut contre Kyïv. Isolé sur la scène internationale, Vladimir Poutine n’a été entouré hier que de quelques chefs d’État alliés.
Parmi eux, les dirigeants du Bélarus, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kirghizstan ou du Turkménistan, selon le Kremlin, ainsi que les présidents du Laos, de Cuba et de la Guinée-Bissau.
FRAPPES UKRAINIENNES
Certains défilés ont aussi été annulés pour des raisons de « sécurité », notamment dans des régions frontalières de l’Ukraine, régulièrement touchées par des frappes.
Deux femmes ont été tuées et une troisième blessée hier par des attaques ukrainiennes dans deux villages, très proches de l’Ukraine, des régions de Belgorod et de Koursk, selon leurs gouverneurs respectifs.
Dans la nuit, onze personnes avaient déjà été blessées par une frappe sur la ville russe de Belgorod et ses environs, avait annoncé le gouverneur Viatcheslav Gladkov.
L’Ukraine a par ailleurs revendiqué hier une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1200 kilomètres de sa frontière, une attaque qui, selon les autorités locales, n’a pas fait de victimes.