La Caisse veut redevenir un gros actionnaire de Gildan
La CDPQ avait pourtant vendu toutes ses parts dans l’entreprise il y a deux ans
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) veut redevenir un important actionnaire de Gildan, deux ans seulement après avoir vendu toutes ses actions parce que l’entreprise montréalaise ne payait pas, à son sens, suffisamment d’impôt.
La direction de l’entreprise a annoncé hier que Gildan entend émettre pour 200 millions $ de billets de premier rang non garantis à la CDPQ dans le cadre d’un placement privé.
Le fabricant de vêtements compte utiliser ces sommes pour racheter des actions et rembourser une partie de sa dette qui arrive à échéance.
Le prêt de la Caisse est toutefois conditionnel à ce que Gildan conserve son siège social au Québec pendant au moins sept ans et s’engage à payer le taux d’imposition minimum mondial de 15 %.
Or, la Caisse s’était justement départie de toutes ses actions dans l’entreprise il y a de cela deux ans, jugeant que celle-ci ne payait pas sa juste part d’impôt.
LA CAISSE PREND PARTI
Une guerre pour le contrôle de l’entreprise bat son plein depuis le licenciement du fondateur et PDG de l’entreprise, Glenn Chamandy, en décembre dernier.
Depuis, des actionnaires, avec à leur tête la firme américaine Browning West, mènent une fronde pour réclamer le retour de M. Chamandy.
Dans ce contexte, l’investissement de la Caisse de dépôt et placement du Québec marque son appui au conseil d’administration actuel de Gildan, à quelques semaines du vote des actionnaires lors de l’assemblée annuelle de la compagnie, le 28 mai prochain.
« Avec son conseil d’administration renouvelé et son nouveau chef de la direction, Gildan a le bon plan d’affaires et prend des engagements clairs pour maintenir son siège social au Québec et pour payer l’impôt minimum mondial », a déclaré Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe pour le Québec de la CDPQ.
APPUYER LA CROISSANCE
« C’est pourquoi la CDPQ a décidé d’appuyer la croissance de cette grande entreprise québécoise. Il s’agit d’une première étape vers un partenariat plus large avec notre intention de devenir un actionnaire important de l’entreprise dans ce nouveau contexte », a-t-elle ajouté.
Néanmoins, comme la Caisse ne détient pas d’action de Gildan, elle ne votera pas à l’assemblée générale du 28 mai.