Le Journal de Montreal

Trop de minutes, trop de combats

Avons-nous vraiment besoin d’un autre film Planète des singes ?

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Trop de minutes, trop de combats, trop de scènes inutiles... Voici le verdict de ce nouveau film, Le royaume de la planète des singes, de Wes Ball avec Owen Teague, Freya Allan et Kevin Durand.

La trilogie menée tambour battant de 2011 à 2017 par Andy Serkis dans le rôle de César tombait à point puisqu’elle levait le voile sur les événements ayant permis aux singes de devenir les primates dominants sur terre.

Le royaume de la planète des singes est, dans ce sens, inutile. Quatrième long métrage du « reboot » de la franchise des films de série B – série Z pour les derniers – des années 1960 et 1970, le film de Wes Ball se veut un pont dérivé entre la trilogie et les originaux.

De fait, on se retrouve quelques siècles après la mort de César. Les singes ne vivent pas en harmonie les uns avec les autres, le clan des chimpanzés de Noa (Owen Teague) étant sauvagemen­t attaqué par celui de Proximus (Kevin Durand), un singe qui a réussi à rallier les gorilles autour de son projet de royaume qu’il compte solidifier en mettant la main sur d’anciennes technologi­es guerrières humaines.

En chemin pour retrouver les membres de sa tribu, Noa fait la connaissan­ce de Raka (Peter Macon), un orang-outan gardien des enseigneme­nts de César. Mais surtout, le chimpanzé tombe sur Mae (Freya Allan), une humaine pensante et parlante qui souhaite, elle aussi, faire échec aux visées conquérant­es de Proximus.

PLUS DE DEUX HEURES

Les 145 minutes s’étirent, les scènes du début décrivant la vie de la tribu de Noa, celles où l’on voit les humains partageant un plan d’eau avec des zèbres ou les scènes de combats qui font insensible­ment penser à un nouveau match entre Godzilla et King Kong n’apportent décidément rien à cette franchise culte du cinéma de science-fiction.

Mal inspiré, le scénariste Josh Friedman ne sait plus quoi inventer pour faire passer le temps, sans doute afin de donner aux spectateur­s l’illusion d’en avoir pour leur argent. Les dialogues ne brillent pas par leur originalit­é, la fin en forme de faux questionne­ment historique sent la paresse et le mystère cousu de fil blanc autour des motifs des agissement­s de Mae n’insuffle qu’une tension dramatique artificiel­le.

On se consolera des déceptions en se disant que si suite il y a, l’équipe de production pourra se concentrer sur le coeur de la trilogie des années 2010 : l’examen de l’humanité au travers du regard des singes.

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PHOTO FOURNIE PAR DISNEY Une scène du film Le royaume de la planète des singes.

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