Le Journal de Montreal

Il amorce sa carrière musicale à 58 ans

Gilbert Lachance a personnifi­é Marc-André dans le téléroman Chambres en ville

- CÉDRIC BÉLANGER

Certains se souviendro­nt qu’il incarnait le sportif Marc-André dans Chambres en ville. Depuis, il est devenu le doubleur d’icônes du cinéma telles que Tom Cruise, Johnny Depp et Matt Damon, mais désormais, c’est sans l’instrument qui constitue son gagne-pain, sa voix, qu’il espère conquérir les oreilles des Québécois... et du monde entier.

À 58 ans, Gilbert Lachance amorce une carrière musicale en lançant un album de piano instrument­al dont le titre fait écho à sa passion, Cinéma intérieur.

Lui qui a surtout passé sa carrière dans l’ombre veut maintenant se faire une place au soleil.

« J’avais envie de partager avec les gens et de les rencontrer en spectacle », dit cet amoureux de Beethoven et Chopin, qui joue du piano depuis qu’il est tout jeune.

LA FAUSSE NOTE

Ça s’entend aisément dans les 12 pièces de son album, Gilbert Lachance est un excellent pianiste qui a le flair pour la mélodie qui trouve son chemin jusqu’au coeur de l’auditeur.

Pourquoi avoir attendu autant avant de plonger alors ? « J’avais une angoisse folle de la fausse note », plaide-t-il.

Sur les encouragem­ents de son entourage, qui était charmé par ses compositio­ns, et « en pratiquant beaucoup », le comédien aspirant pianiste a fini par surmonter ce handicap.

En lui confiant le rôle de George Gershwin dans la pièce Edgar et ses fantômes, la comédienne et metteuse en scène Michèle Deslaurier­s a fait disparaîtr­e ses dernières inhibition­s.

« Elle m’avait entendu dans un party et ça lui était resté en tête. Elle m’a dit : “Je mets Gershwin dans la pièce pour que tu puisses jouer du piano”. C’était un piège merveilleu­x qui m’a beaucoup aidé à dédramatis­er la fausse note. »

LE MONDE

Grâce à ses courtes compositio­ns qui font pop, Cinéma intérieur place Gilbert Lachance dans le courant néoclassiq­ue qui est porté chez nous par les Jean-Michel Blais et Alexandra Stréliski.

« Je souhaite que ma musique soit accessible, touchante, que les gens s’identifien­t à elle et qu’ils s’accordent un moment où ils laissent émerger ce qu’ils ont dans le coeur », explique le pianiste, qui se permet de rêver grand.

« J’aimerais jouer partout dans le monde. Tout bêtement », dit-il en éclatant de rire.

LA MUSIQUE COMME THÉRAPIE

Il croit fermement que sa musique peut faire du bien.

« Quand j’étais dans Chambres en ville, raconte-t-il, nous étions de grosses vedettes, on faisait 2 millions en auditoire et nous étions connus. Je ne comprenais pas pourquoi, je ne sauvais pas de vies, j’étais juste à la télé en train de jouer Marc-André. »

« Ça m’a pris beaucoup de temps à comprendre que permettre aux gens de vivre une émotion et se projeter dans une autre réalité, ça leur fait du bien. C’est comme une thérapie préventive. Ça évite aux gens d’être malades et la musique est encore plus puissante, à mon avis, à ce niveau. »

L’album Cinéma intérieur est disponible depuis le 3 mai. Gilbert Lachance suggère d’aller l’acheter sur Bandcamp où des chansons supplément­aires sont accessible­s.

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PHOTO BEN PELOSSE Après avoir longuement hésité, Gilbert Lachance a choisi de laisser glisser ses doigts sur son piano.

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