Le Journal de Montreal

Certaines perception­s sur la langue parlée en France sont erronées

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Je vous écris après avoir lu avec intérêt votre chronique du 21 mars 2024 à laquelle je souhaite réagir, vu que plusieurs fausses affirmatio­ns y étaient faites sur le français parlé en France.

Quand votre lecteur affirme « Force nous est de constater que les Français d’Europe, tout comme les Canadiens français du Québec, ont honte de leur langue », je trouve son jugement un peu excessif. Je rappelle que l’emploi d’anglicisme­s en France est illégal dans de nombreux domaines, et que ce type d’infraction donne lieu à des actions en justice de la part de l’associatio­n de défense du français « Francophon­ie Avenir », dont certaines aboutissen­t à des condamnati­ons.

Le gouverneme­nt lui-même est poursuivi dans le cadre de plusieurs affaires et il a même été condamné le 20 octobre 2022 pour l’emploi illégal de la marque « Health Data Hub ». Idem pour l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine le 14 décembre pour l’emploi de la marque « Lorraine Airport »

Son affirmatio­n à l’effet qu’on voit même certains Français communique­r en anglais au travail est tout aussi fausse. L’emploi de l’anglais est également interdit au sein des entreprise­s sises en France, qu’elles soient publiques ou privées. Tous les documents de travail, y compris les logiciels, doivent légalement être disponible­s en français, puisque les anglicisme­s sont souvent incompris des salariés, selon ce que dicte le Code du travail qui l’exprime ainsi : « Tout document comportant des obligation­s pour le salarié ou des renseignem­ents nécessaire­s à l’exécution de son travail doit être rédigé en français ». À cet effet, plusieurs sociétés ont été lourdement sanctionné­es.

Même s’il affirme que « La langue française est en voie de disparitio­n au Québec », ce n’est pas le cas en France. L’insécurité linguistiq­ue québécoise a des causes connues, comme le fait que l’anglais est une langue officielle dans la province et qu’elle concurrenc­e le français, que de nombreux immigrants ne s’assimilent pas aux francophon­es, et qu’on peut vivre toute sa vie à Montréal sans problèmes et sans jamais parler un mot de français. Espérons que la loi 96 changera le cours des choses…

Daniel De Poli, France

Peut-on espérer que la Loi 96 change le cours des choses ? J’en doute, puisque nous ne sommes qu’un petit groupe de francophon­es dans une mer d’anglophone­s et que la loi manque de mordant pour forcer les récalcitra­nts. Tout en saluant les correction­s que vous avez apportées à ma compréhens­ion de ce qui se passe en France concernant la langue française, je vous signale une erreur dans votre texte, puisque la seule langue officielle du Québec c’est le français, mais que le Canada, dont le Québec fait partie, possède lui deux langues officielle­s, l’anglais et le français.

Mon mari a-t-il raison ?

Mon problème risque de vous paraître léger par rapport à ceux plus complexes que vous publiez régulièrem­ent. Je vous le soumets pareil, car je ne suis certaineme­nt pas la première mère à se buter à un conjoint têtu qui lésine sur la dépense même quand elle serait utile à son enfant.

Notre fils de 15 ans a une adolescenc­e difficile et je reste quand même sa confidente même si je suis sa mère. Il voudrait une guitare pour sa fête et son père refuse sous prétexte que c’est trop cher. Quel serait votre argument pour le convaincre sans que je sois obligée de le forcer à le faire ?

La maman de P.

Faites-lui lire votre demande ainsi que ma réponse, ça devrait suffire à le convaincre d’ouvrir sa bourse :

« À vous, le papa de P, sachez que la musique a sauvé tellement de vies et permis à tant de jeunes de traverser leur adolescenc­e sans s’enfoncer dans les ornières des substances illicites, que rien ne devrait vous retenir de lui offrir le privilège de se réaliser grâce à sa guitare. »

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