POURQUOI EISERMAN A-T-IL AUTANT DÉGRINGOLÉ ?
Malgré ses talents de marqueur, ses carences défensives font peur à bien des recruteurs
Il y a une quinzaine de mois, le débat faisait rage à savoir qui de Macklin Celebrini ou de Cole Eiserman serait l’espoir le plus convoité lors du repêchage de 2024. Aujourd’hui, non seulement la tête de série ne fait plus aucun doute, mais Eiserman n’est même plus dans le portrait.
« Au championnat des moins de 18 ans, tout le monde s’est énervé parce qu’il possède un bon tir. Mais Celebrini n’est pas dans la même catégorie, a déclaré un dépisteur qui a suivi l’évolution des deux espoirs. Celebrini, c’est un joueur complet qui distribue la rondelle et qui marque des buts. Ça n’a rien à voir avec Eiserman. »
Sur la dernière liste de la Centrale de recrutement de la LNH, le nom de l’Américain apparaît au septième rang chez les attaquants nord-américains. Si on ajoute celui d’Ivan Demidov, du côté international, Eiserman pointe donc au huitième rang.
On parle quand même du gars qui vient de fracasser le record de buts du programme national de développement américain. Record qui, jusque-là, appartenait à Cole Caufield. Cent vingt-sept buts en deux ans, c’est des goals en ta.
PEU IMPLIQUÉ DÉFENSIVEMENT
C’est quoi le problème ? Il est pourri défensivement. Du moins, c’est ce que les statistiques compilées par Sportlogiq tendent à démontrer.
Parmi les attaquants de la USHL, circuit dans lequel évolue l’équipe du programme national de développement américain, Eiserman peine à se classer parmi les 200 premiers.
Que ce soit pour les passes bloquées (195e), les batailles à un contre un remportées (199e), les rondelles libres récupérées (207e) et les rondelles harponnées (221e).
À l’inverse, il survole la compétition dans tout ce qui concerne les statistiques offensives. Il domine pour la moyenne de buts par match (1,04), de buts attendus (0,58) et d’occasions de marquer en cycle offensif (1,83).
Quant à la moyenne de tirs cadrés (4,63), de tirs sur réception (1,75), d’occasions de marquer (4,58) et de tirs de l’enclave (2,88), le futur membre des Terriers de l’Université de Boston se classe au deuxième rang.
Bref, quand il est en possession de la rondelle, il est le joueur le plus dangereux sur la patinoire. Mais quand il ne l’a pas, il ne faut pas compter sur lui pour aller la chercher.
UN JOUEUR TÊTU ?
Voilà qui ne concorde pas vraiment avec la culture que Jeff Gorton, Kent Hughes et Martin St-Louis tentent d’implanter à Montréal. D’autant plus qu’il a l’air un peu
au-dessus de ses affaires.
Dans une entrevue accordée récemment à TVA Sports, l’ailier gauche de 6 pieds et 195 livres affirmait ne pas accorder une grande importance au classement de la Centrale.
« Les gens derrière la création de ces listes ne sont pas ceux qui effectueront les choix plus tard, donc je n’y porte pas attention », avait-il affirmé.
Or, il appert que ceux qui prennent les décisions voient la même chose que ceux qui dressent la liste. Du moins, c’est le cas des hommes de hockey sondés par Le Journal.
On le dit unidimensionnel, inconstant et gangréné par plusieurs mauvaises habitudes.
« On se demande tous s’il peut faire autre chose que shooter le puck du top des cercles. Il est sûrement capable, mais est-ce qu’il veut le faire ?, a lancé l’un d’entre eux. Ce sera la grande question à laquelle il devra répondre lors du Combine. »
Que le jeune se le tienne pour dit.