IMPOSSIBLE DE CACHER SON ÂGE AVEC LA DATATION AU CARBONE 14
La datation au carbone 14, aussi appelé radiocarbone, est la méthode de datation absolue la plus utilisée en archéologie québécoise. Elle permet de déterminer l’âge des matières organiques en évaluant depuis combien de temps l’organisme vivant qui compose cette matière est mort et a intégré le registre archéologique. La méthode a été élaborée par Willard Libby dans les années 1940, ce qui lui a valu un prix Nobel et a changé la vie de bien des archéologues !
À sa mort, un organisme vivant (animal ou plante) cesse d’ingérer du carbone. La quantité de l’isotope carbone 14 (C14) dans ses composantes se désintègre en azote, et diminue de façon prévisible dans le temps.
La demi-vie du radiocarbone est de 5730 ans. Après cette période, il ne reste dans l’organisme que 50 % du carbone 14 initial. Au double de sa demi-vie, soit à 11 460 ans, il n’en restera que 25 %. En connaissant le radiocarbone résiduel contenu dans les restes, on peut donc déterminer le temps écoulé depuis la mort de cet organisme.
Tout reste d’un organisme aussi vieux que 55 000-60 000 ans qui a accumulé du carbone durant sa vie – comme le bois, la tourbe, le charbon, les coquillages, les os, les dents, les défenses, les cornes ou les panaches d’animaux – peut être daté.
Cependant, pour des objets minéralisés ou métalliques tels que des roches, des vases en porcelaine ou des ornements en or, il est impossible de les dater au radiocarbone, car ils ne sont pas composés de matière qui a déjà été en vie.
Au Québec, les matières archéologiques extraites du sol le plus souvent datées sont l’os et, surtout, le charbon de bois, qui se conserve le mieux dans nos conditions.
RÉPUTATION INTERNATIONALE
La méthode de datation au radiocarbone qui est employée au laboratoire de radiochronologie du Centre d’études nordiques de l’Université Laval (CEN) permet de dater des échantillons très petits, généralement entre 5 et 10 mg pour les échantillons organiques (voire sous 1 mg pour des échantillons très concentrés en carbone), entre 10 et 25 mg pour les coquillages et entre 500 mg et 1 g pour les os.
Les clients du laboratoire de radiochronologie du CEN sont très diversifiés et proviennent de l’Université Laval, de l’UQAR, de l’UQAM, et d’autres universités au Québec et au Canada, ainsi que partout dans le monde (France, Allemagne, Colombie, République tchèque, Espagne, Finlande, etc.).
Ce sont des professeurs-chercheurs universitaires et leurs étudiants, des archéologues, des coroners qui participent à des enquêtes policières, des collectionneurs d’art, des agents du gouvernement voulant contrer le braconnage, des particuliers, etc.