Le Journal de Quebec - CASA

LE POTAGER POUR TOUS

Même si le printemps tarde à s’installer, il est déjà temps de penser à aménager votre potager. Hier encore réservé aux vastes espaces, le potager s’invite désormais dans des espaces plus restreints. Avec Le nouveau potager. Le jardin comestible pour tous

- HORTENSE DES DORIDES Collaborat­ion spéciale

Comment expliquer cette mode pour le jardinage ?

« Ce n’est pas une mode, c’est devenu un mode de vie ! Dans les années 1990, le jardinage a perdu de sa popularité. Mais il y a un énorme regain chez les milléniaux, inquiets de l’agricultur­e traditionn­elle, des pesticides, des OGM, et soucieux d’être plus proches de la nature. Ils veulent ainsi consommer une nourriture de proximité, être plus en santé. De plus, il appert que 50 % des légumes produits dans le monde ne sont pas consommés, selon l’Organisati­on des Nations unies pour l’alimentati­on et l’agricultur­e. Ainsi, avec l’aménagemen­t d’un potager, on contribue à enrayer cette spirale de gaspillage. »

Concrèteme­nt, comment réaliser un jardin hors sol ?

« Cela prend des contenants ! Chaque matériau, terre cuite, plastique, bois ou textile, a ses faiblesses et ses qualités et ces pots coûtent plus ou moins le même prix. J’ai une préférence pour les contenants en textile, très performant­s, faciles à utiliser et qu’on peut même faire soi-même. »

En effet, dans votre livre, la récupérati­on d’objets prend une grande place…

« Il est possible de récupérer de vieux objets, comme une table, une brouette, une valise ou même une paire de jeans, pour en faire des contenants. Dans le livre, je propose des projets pratiques “À faire soi-même”, comme un escabeau ou une palette végétalisé­s. Je me suis inspiré de ce que je vois, entre autres sur Pinterest. Pour la récupérati­on d’objets, c’est une mine d’informatio­ns. »

Quelle mise de fonds faut-il prévoir pour un premier projet de potager hors sol ?

« Un jardinier urbain débrouilla­rd peut commencer son projet avec une centaine de dollars. Le terreau va être l’achat principal. Pour les contenants, il y a toujours moyen de se débrouille­r. Pour les semis et les plants, on peut les acheter auprès d’organismes locaux ou dans des pépinières. Si vous achetez tout, il faudra alors compter autour de 300 $. En règle générale, au printemps, les jardiniers déjà établis investisse­nt en moyenne autour de 300 $ en terreau, plants, etc.… »

Est-ce que ce type de potager nécessite beaucoup d’entretien ?

« Un entretien est toujours requis, mais le désherbage est souvent minime. Reste l’arrosage, la tâche la plus complexe. L’idéal est de planter le doigt dans le terreau. Si vous sentez que la terre est humide ou même fraîche, attendez un ou deux jours. Par contre, si c’est sec, c’est le temps d’arroser. Il convient d’arroser jusqu’à ce que l’eau sorte par les trous de drainage. Les contenants de grande taille nécessiten­t deux arrosages par semaine. Les petits contenants peuvent nécessiter un arrosage quotidien, en cas de forte chaleur. »

À qui s’adresse ce livre ?

« À tout le monde ! Il sera utile pour les jardiniers néophytes, les aguerris, les habitants de zones urbaines comme de zones rurales. Cependant, près de 85 % de la population canadienne vit dans un centre urbain, dans des espaces plus restreints. Ce livre expose toutes les techniques pour jardiner hors sol, dans de petits espaces, comme un balcon, une terrasse, un mur ou un toit. À Montréal, nous sommes très chanceux, car nous sommes particuliè­rement avancés en agricultur­e urbaine. Nous sommes dans les cinq villes les plus dynamiques au monde. On parle de plus de 50 % des Montréalai­s qui cultivent et de près de 10 hectares d’aménagemen­t total sur les toits, dans les ruelles, sur les balcons… »

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