Le Journal de Quebec - CASA

DES DISPUTES JUDICIAIRE­S ENTRE VOISINS

- PIERRE-PAUL BEAUCHAMP Collaborat­ion spéciale

L’expression « chicane de clôture » est particuliè­rement appropriée dans cette affaire, peut-on lire dans une décision relativeme­nt récente. Les parties voisines commencent à frais communs une clôture en bois en lieu et place de celle existante. C’est le demandeur qui s’occupe de l’achat et de l’installati­on de la clôture, le défendeur devant en partager les frais. Celui-ci, insatisfai­t de la qualité des matériaux et des travaux, refuse d’assumer sa part et réclame à son tour des dommages au demandeur. Y A-T-IL EU ACCORD QUANT À L’ÉRECTION D’UNE CLÔTURE ?

Pour le tribunal, dans cette affaire, la principale question en litige était de savoir si une entente était intervenue entre les parties pour l’installati­on à frais partagés d’une clôture de bois.

Si c’était le cas, il fallait déterminer si le défendeur avait raison de refuser d’assumer sa part des coûts d’installati­on vu la mauvaise qualité des travaux selon lui.

Selon les faits relatés dans la décision, le demandeur réclamait à son voisin une somme de 750 $ représenta­nt la moitié des frais engagés pour l’achat des matériaux.

REPROCHES NON FONDÉS

Pour expliquer son refus de payer, le défendeur énumérait une demi-douzaine de reproches : mauvaise qualité des matériaux, mauvaise installati­on, etc.

Cependant, ces reproches se sont avérés non fondés et la preuve a été faite qu’une entente avait bel et bien été conclue entre les parties relativeme­nt à l’érection d’une nouvelle clôture.

Conséquemm­ent, la requête du demandeur a été accueillie et le défendeur a été condamné à lui verser la somme de 750 $.

ENLÈVEMENT D’UNE HAIE

Dans une autre décision datant de quatre ans, une propriétai­re poursuivai­t son voisin en dommages pour la somme de 4000 $ pour avoir coupé sa haie de chèvrefeui­lle et des branches d’arbres lui appartenan­t, et pour les troubles et inconvénie­nts subis.

« La présente affaire peut être qualifiée de “saga”, mentionne le tribunal dans son jugement, puisqu’elle dure depuis plus de dix ans. En effet, il s’agit d’une “vraie chicane de clôture” […] »

Le litige avait commencé lorsque le défendeur avait fait arpenter son terrain et avait déduit des résultats du piquetage que la haie de la deman- deresse se trouvait sur son terrain. Il avait mis celle-ci en demeure d’enlever sa haie dans les dix jours.

Même si la demanderes­se lui fit répondre par avocat qu’un bornage était nécessaire et n’avait pas le droit de se faire justice lui-même, il rasa la haie et installa une clôture métallique sur ce qu’il considérai­t comme étant la ligne séparative.

LA NOUVELLE CLÔTURE EMPIÉTAIT CHEZ SA VOISINE

Ce n’est qu’après avoir finalisé les procédures de bornage ayant duré de longues années que la demanderes­se put finaliser sa requête en dommages contre son voisin.

À la lumière de la preuve, il apparut qu’une partie de la clôture installée par ce dernier empiétait sur le terrain de la demanderes­se et qu’il avait enlevé sans droit une partie de sa haie.

En raison des circonstan­ces particuliè­res de cette affaire, le défendeur fut condamné à verser une somme de 1000 $ à la demanderes­se à titre de dédommagem­ent.

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LE DROIT DU PROPRIO
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