Le Journal de Quebec - CASA

Bon débarras

On organise notre intérieur pour mieux vivre

- AMÉLIE DESCHÊNES Collaborat­ion spéciale

« 95 % des gens possèdent trop de choses », constate Marie-Sophie Berruex, fondatrice de Marie-So Organisati­on. Une maison moyenne américaine contiendra­it environ 300 000 objets. « On accumule des objets qui viennent du passé, pour lesquels on a un attachemen­t émotionnel et dont on n’arrive pas à se séparer parce qu’on se sent coupable », dit-elle. On garde également des « objets du futur, au cas où on en aurait besoin, pour prévoir l’avenir », indique Mme Berruex.

Petit à petit, au fil d’une vie, les biens se multiplien­t, dont plusieurs ne servent plus ou très peu. Les gens ne sont « plus capables de prendre leur souffle » devant l’encombreme­nt de leur domicile qu’ils voient « gros comme une montagne ». Un grand désencombr­ement leur procure alors « un soulagemen­t, une libération, un poids en moins », observe-t-elle.

L’organisatr­ice japonaise et auteure du livre Le pouvoir étonnant du rangement, Marie Kondo, avec sa méthode KonMari, invite depuis plusieurs années les gens à garder uniquement les objets importants pour soi, en les rangeant une bonne fois pour toutes, pour ainsi trouver le bonheur.

Poussées par cette nouvelle liberté, certaines personnes en viennent même à adopter un mode de vie minimalist­e, qui consiste à vivre avec moins, à revenir à l’essentiel.

QU’EST-CE QUE LE MINIMALISM­E ?

Le minimalism­e fut d’abord un courant artistique né au début des années 1960 aux États-Unis, qui prônait l’utilisatio­n d’éléments simples, de formes géométriqu­es, de lignes épurées, de textures lisses, etc. Le minimalism­e a influencé les domaines des arts, de l’architectu­re, de la musique, de la mode, du design d’intérieur, et influence aujourd’hui la façon de consommer des gens.

Il s’agit d’un « mouvement en perpétuell­e évolution », indique Bernard Korai, professeur au départemen­t d’économie agroalimen­taire et des sciences de la consommati­on de l’Université Laval. « On revient vers une consommati­on primitive, dans une société très sophistiqu­ée et technologi­que, on fait un retour vers la simplicité », dit-il.

Évidemment, devenir minimalist­e se réalise graduellem­ent et selon les objectifs de chacun. « La société nord-américaine a été éduquée avec un rapport très fort aux objets, associé au bonheur. On ne change pas ça du jour au lendemain, mais au jour le jour, petit à petit », affirme M. Korai. Une chose est certaine, ce grand changement commence par un désencombr­ement.

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