Le Journal de Quebec - CASA

L’amour des produits d’ici

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Mario Pelchat, comme dans la chanson de Joséphine Baker, a deux amours : la chanson et le vin de son propre vignoble à Saint-Joseph-du-Lac. Le bonheur qu’il partage avec ses fans depuis plus de quatre décennies ne se dément pas. Homme passionné, chanteur, producteur d’artistes, vigneron, amoureux de la vie, il a trouvé la période COVID-19 difficile, mais se réjouit toutefois d’avoir été dans un environnem­ent favorable au confinemen­t ; la nature l’a aidé à passer au travers plus facilement que s’il avait vécu dans un appartemen­t en ville. Mario se confie sur ses bonheurs gourmands et ne cache pas son plaisir de la bonne chère.

La vie doit continuer Mario, alors le matin, pour bien commencer la journée, thé ou café ?

Café ! J’adore le café.

Fais-tu des crêpes, des oeufs, des smoothies… ?

Rien de ça. J’étais à la diète pour la tournée Pelchat Aznavour qui venait de commencer. Mais bon, ce n’est plus le temps… Donc, des toasts et du creton pour déjeuner.

As-tu retrouvé le plaisir de faire à manger ces derniers temps ?

Oh que oui ! Je revis ! Je me suis fait un boeuf bourguigno­n au chocolat noir. DÉLICIEUX. Et un bon mac & cheese avec des tomates fraîches. Écoute, j’essaie plein de choses ! Un shop suey, j’adore la cuisine asiatique. Et ça me manque.

La chose qui serait le plus difficile pour toi de ne plus avoir dans ton frigo ou ton garde-manger ?

Une fois que tu as des pâtes, tu es sain et sauf, je pense. Tu n’es jamais mal pris. Pour les accompagne­r, les légumes et les sauces peuvent être variables, ou simplement même avec de l’huile d’olive. Autrement, je dirais de la viande. Je me suis acheté deux essentiels : un gros congélateu­r et une emballeuse sous vide. Disons que le timing est parfait. Sinon pour répondre à ta question, je dirais de la farine et des tomates. Farine, comme à la rigueur, je peux faire mes pâtes moi-même. Je l’ai fait la semaine dernière, d’ailleurs.

Pain tranché, baguette du boulanger ou pain maison ?

Les trois (Rire) ! J’ai mon préféré,

Boulange des campagnard­s, pour le pain tranché. J’aime toutes les sortes : multigrain­s, avoine & quinoa, etc. Pour les baguettes du boulanger, je vais à La Panière d’Alexie, près de chez moi, à Oka. C’est la place à connaître et où aller, d’autant plus oour les pâtisserie­s. D’autre part, je me suis fait un four à pain ici, chez moi, pas pour rien. J’ai aussi un four à pizza dehors. J’essaie différente­s sortes de farine : épeautre, céréales naturelles, etc.

Fromage ou dessert ?

Fromage avant dessert, c’est sûr ! Ce n’est pas ma faiblesse, les desserts, par chance.

Viande ou poisson ?

Les deux ! En alternance.

Caramel ou chocolat ?

Chocolat. Pas très caramel…

Gâteau, biscuit ou fromage ?

Biscuit… Mais ça serait fromage avant biscuit.

Bière ou vin, j’imagine que c’est le vin ?

Ben là, oui ! Vin, dit le vigneron !

Blanc ou rouge ?

Mon goût a changé depuis quelques années. Je suis plus blanc maintenant. J’adore encore le rouge, mais le blanc c’est plus frais et léger.

Présente-moi ton accessoire de cuisine fétiche et pourquoi l’avoir choisi.

Une pagaie perche. Je l’utilise littéralem­ent tout le temps. Je fais toujours à manger avec ça. J’adore. C’est ultra-pratique, je lave et recommence.

As-tu une recette chouchoute ?

Une recette facile à faire que je fais tout le temps, c’est des pâtes à la chair de saucisse. C’est ce que j’ai fait cette semaine avec mes pâtes faites maison. Je fais revenir des oignons, je sors les saucisses de leurs tripes, on fait colorer la viande avec un peu d’huile, un peu de beurre. Du bouillon de poulet. On fait cuire les pâtes. Et quand les pâtes sont cuites, dans cette eau-là, je mets un gros paquet de bébés épinards. Ensuite, je décore l’assiette de parmesan ! Vite fait et délicieux.

Raconte-moi la réalisatio­n culinaire dont tu es le plus fier.

Ça fait longtemps. J’avais fait un repas six services à ma maison, au LacSaint-Jean. Un des premiers Noëls où j’ai reçu chez moi, au lac. J’avais vu le film juste avant Le festin de Babette, film extraordin­aire. Je m’en étais inspiré. J’avais pris les recettes d’un livre de recettes du Saguenay (Diane Tremblay, je crois). Je l’ai rencontrée à RDI où on était invités tous les deux. Poire grillée au porto et foie gras de canard… J’avais fait mon propre trou normand avec du Calvados que mes amis français m’avaient offert. Tout le repas était fait par moi, jusqu’au dessert.

Dis-nous que tu rates les choses à l’occasion et qu’il t’est déjà arrivé de servir un plat complèteme­nt raté…

Malheureus­ement, oui. Je l’ai encore sur le coeur. J’ai fait une tourtière la dernière année où ma mère est venue chez moi, il y a deux ans... J’avais aussi reçu mon oncle et sa femme, mes cousins et cousines. C’était pendant les vendanges et on a mangé sous un chapiteau dehors. Une belle journée d’automne. J’avais utilisé des patates nouvelles (patates à peine cueillies) qui ont une croûte épaisse. Il faut savoir qu’une patate nouvelle c’est long à cuire. Alors qu’une tourtière, ça cuit 12 heures. Les patates n’ont JAMAIS cuit. On est rendu au souper, tout le monde m’attend. On a mangé la soupe. On a mangé toutes sortes de choses… sauf ma tourtière. Je m’en veux tellement encore. J’étais triste. C’est déjà compliqué de réussir à avoir tout le monde. Donc, conseil : PAS de patates nouvelles.

Qu’est-ce qui te manque le plus, toi qui aimes aller au restaurant, parler avec les chefs, les regarder travailler, déguster leurs créations… ?

Définitive­ment le simple fait d’aller au restaurant !

Ta meilleure expérience culinaire ?

Il y en a plusieurs. J’ai eu la chance de voyager beaucoup. Mais vite, comme ça, je pense à un restaurant italien en Floride, à Fort Lauderdale. Une vraie trattoria italienne. Et récemment à Paris, à Saint-Germain-des-Prés, un autre italien formidable, Marcello.

Ça sentait quoi, chez toi, dans la cuisine, lorsque tu étais petit ?

Ça sentait le ciel. Je vais pleurer. Ma maman est décédée en 2019. Ma mère était une bonne cuisinière et gourmande. Dans ce temps-là, tu cuisinais avec appétit. Je dirais, pour choisir : son pâté au poulet. J’arrivais de l’école et je le sentais au coin de la rue.

Profites-tu, pendant cette période de confinemen­t, pour refaire des recettes que tu mangeais, enfant ?

Oui. D’ailleurs, tu me donnes le goût de faire le pâté au poulet de ma mère, et même sa tarte au sucre. Et cette période de confinemen­t : je me permets de cuisiner beaucoup. Y’a ça de positif.

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PHOTOS D’ARCHIVES ET TIRÉE DE FACEBOOK LA PANIÈRE D’ALEXIE
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Pour ses pains et pâtisserie­s, Mario Pelchat recommande chaudement La Panière d’Alexie, à Oka.

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