Le potager d'hiver intérieur
Alors que le prix des fruits et des légumes augmente sans cesse depuis le début de cette pandémie, l’importance de l’autosuffisance alimentaire se confirme. Agréable et utile pour certains, l’agriculture urbaine est devenue une pratique véritablement essentielle pour bon nombre de personnes.
Selon le Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation publié en décembre dernier, la hausse des prix des aliments se poursuivra en 2021 et sera probablement supérieure au taux d’inflation. Rédigé par des professeurs et chercheurs de quatre grandes universités canadiennes, ce rapport prévoit une augmentation de 3 à 5 % des dépenses alimentaires des ménages canadiens, soit 695 $ de plus cette année. Les viandes ainsi que les légumes frais sont les denrées les plus touchées, avec une augmentation qui pourrait atteindre 6,5 %.
D’autre part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que près de 1 million de ménages canadiens n’arrivent pas à se procurer des aliments sains, c’est-à-dire à avoir accès à une alimentation diversifiée qui comprend notamment des fruits et légumes frais.
Outre la pandémie qui a affecté l’équilibre des réseaux alimentaires, cette importante augmentation du prix de la nourriture s’explique aussi par les feux de forêt qui ont ravagé la Californie l’automne dernier et les dérèglements causés par les changements
climatiques, qui nuisent de plus en plus aux cultures.
SE RÉAPPROPRIER SA NOURRITURE
L’engouement pour le jardinage et l’agriculture urbaine a été sans précédent l’été dernier. Ainsi, selon certains sondages, une personne sur cinq a démarré un jardin au Canada en 2020. Parmi les 3,5 millions de ménages québécois, quelque 2,9 millions d’entre eux pratiquent le jardinage, soit 83 %. De ce nombre, on estime que les deux tiers cultivent des plantes potagères et des fines herbes dans leur jardin ou sur leur balcon ! Bref, ce besoin qu’ont les citoyens de cultiver leurs propres fruits et légumes est bien plus qu’une mode passagère !
La pratique de l’agriculture urbaine est assurément le meilleur moyen de gagner une certaine autonomie alimentaire et de réduire notre dépendance aux réseaux alimentaires industriels. Et il n’est pas nécessaire d’avoir accès à un lopin de terre pour créer un potager ou d’attendre l’arrivée du printemps pour cultiver des légumes, puisqu’on peut le faire sur un balcon, un toit, ou même à l’intérieur d’une maison !
Il est possible de faire vos semis de légumes et de fines herbes dans de simples pots, caissettes ou barquettes de plastique récupérés. Assurez-vous que les contenants que vous utilisez soient bien nettoyés, idéalement désinfectés avec de l’eau de javel s’ils ont déjà servi à faire des semis par le passé. De plus, afin d’empêcher l’évaporation de l’eau et de ne pas avoir à arroser constamment, vous pouvez recouvrir vos contenants à semis avec des dômes en plastique transparent. Si des gouttelettes d’eau se forment sur les parois du dôme, il faut alors l’ouvrir légèrement durant quelques heures afin que le surplus d’humidité s’évapore.
UN TERREAU NUTRITIF
Le terreau que vous utilisez pour faire vos semis doit avant tout être léger, bien aéré et il doit bien retenir l’eau et les éléments nutritifs. Il est recommandé d’employer un substrat commercial spécialement conçu pour les semis, constitué de compost, de tourbe de sphaigne et de perlite. Humidifiez bien le terreau avant de l’utiliser. Une fois le terreau mélangé et humidifié, versez-le dans un contenant et égalisez bien sa surface.
Lisez attentivement les instructions indiquées sur les sachets de semences puisqu’on y spécifie si les graines doivent être recouvertes de terreau ou non, et on y donne aussi la température optimale de germination.
La lumière du soleil qui pénètre par les fenêtres n’est pas toujours suffisante pour assurer une bonne croissance des végétaux. Ainsi, une fois qu’elles ont germé, vos plantes potagères devraient idéalement être disposées sous des lampes fonctionnant avec des diodes électroluminescentes (DEL).