Histoire et créativité avec la cuisine fusion
Plusieurs nouveaux restaurants ont fait leur apparition dernièrement avec une offre de cuisine fusion très originale. Mixant ingrédients et traditions culinaires d’origines diverses, ces menus inusités ont de fascinantes histoires à raconter.
Au début de l’été, le Nikkei MTL et le Yoko Luna ont ouvert leurs portes à Montréal. Ces deux restaurants proposent des menus inspirés à la fois des cuisines péruvienne et japonaise. Loin d’être sorti de l’imagination de leurs chefs, ce métissage entre les deux traditions culinaires s’inspire de la cuisine nikkei, née au Pérou suite à une importante vague migratoire japonaise à la fin du 19e siècle.
« La cuisine nikkei intègre des ingrédients péruviens aux plats japonais, et à l’inverse des produits japonais dans des plats péruviens. C’est une cuisine très populaire à New York en ce moment », explique Fidel Vasquez, propriétaire du restaurant Nikkei MTL.
Le poisson cru est en vedette. « Le ceviche péruvien est d’habitude fait de poisson blanc, dans une sauce leche de tigre au jus de lime et piment péruvien. Dans la cuisine nikkei, on le retrouve fait avec du saumon, et au lieu d’être coupé en petits cubes, le poisson va être présenté en coupe style sashimi, mais un peu plus épais. C’est un plat emblématique qu’on appelle Tiradito », dit Fidel Vasquez.
Du côté du Yoko Luna, on déguste des plats tels le Yoko Yufuku, un tataki de wagyu décoré de caviar de béluga et de yuzu kosho, un condiment japonais fait de piment et d’écorce de citron yuzu.
« La cuisine nikkei est un mélange alléchant de délicatesses japonaises et de délices péruviens et elle est en constante évolution, ce qui est très excitant pour nous. J’ai voulu la faire découvrir aux Montréalais, » dit John Edward Gumbley, propriétaire du Yoko Luna.
JAPON ET ITALIE
Un autre restaurant fusion a fait son apparition l’automne dernier à Montréal, le Tiramisu, dont le menu est inspiré de la cuisine italienne, avec une touche japonaise. Dan Pham, actionnaire, a découvert cette cuisine en voyageant au Japon, où la cuisine italienne est très populaire depuis les années 90, ce qui a mené les cuisiniers à voyager d’un pays à l’autre et à s’influencer mutuellement.
« Ces deux cuisines se ressemblent, on y trouve des nouilles, des raviolis, certains font des pizzas aux poissons. Ici, on en a testé une à l’anguille. Ça donne aussi des plats comme les sushis arancinis qu’on sert avec un tartare de boeuf, ou encore le tiramisu au whisky japonais », dit Dan Pham.
Du côté de Québec, le BŌ Cuisine d’Asie vient de fêter son premier anniversaire. Ses plats inspirés de la culture alimentaire de l’Asie des moussons, incluant entre autres Japon, Thaïlande et Corée du Nord, sont réalisés presque exclusivement à partir d’ingrédients du terroir québécois.
« On souhaite mettre en valeur le travail de nos producteurs locaux. Ce qu’on veut, c’est créer une nouvelle saveur, qu’on appelle Umami Québec. Ainsi, on travaille dans le respect d’une tradition, mais aussi dans le respect d’un terroir. Les touristes asiatiques qui découvrent notre menu trouvent très intéressant de retrouver leurs plats traditionnels réalisés avec des ingrédients d’ici », dit Vincent Morin, chef exécutif du BŌ Cuisine d’Asie.