LE MÉDOC se révèle
Le vignoble bordelais a souvent été l’objet de railleries de la part de ses rivaux bourguignons. Ces derniers aimant répéter qu’à « Bordeaux, il n’y a rien à goûter, mais tout à vendre, alors qu’en Bourgogne il y a tout à goûter, mais rien à vendre ». À les entendre, l’amateur de vin avait vite fait de penser que les portes des châteaux de la Gironde lui étaient toutes closes. Certes, la région de Bordeaux avait peut-être un peu de retard en matière d’oenotourisme, mais elle se rattrape à grande vitesse.
Je rentre tout juste d’un séjour d’une semaine dans le vignoble du Médoc, après dix ans d’absence. C’est long, dix ans. Bien assez, en tout cas, pour une métamorphose. La région a conservé son élégance princière, mais il y règne aujourd’hui un esprit d’ouverture et une atmosphère accueillante, voire chaleureuse. L’oenotourisme ne se limite plus qu’à quelques adresses triées sur le volet, il est en train de devenir la norme – dans toutes les appellations de la péninsule et à tous les niveaux de la pyramide. Même les prestigieux crus classés emboîtent le pas.
Plusieurs domaines proposent des visites à saveur historique, d’autres ont une approche plus ludique, certaines offrent des expériences sensorielles immersives et prennent les enfants en charge pendant que les parents dégustent. Bon nombre de châteaux ont été convertis en hôtels de charme, permettant de manger, de s’endormir et de se réveiller au milieu des vignes. Plus que jamais, le Médoc a tout pour séduire les voyageurs du vin. En attendant, ces quelques vins pour un aller-retour dans la Gironde, en classe économique.
Santé !