L’autre couleur du Languedoc
Demandez à un amateur de vin de vous nommer un blanc de France et il vous parlera, c’est presque garanti, de la Bourgogne, de la Loire, du Jura ou de l’Alsace – toutes situées dans la partie nord du pays. Le Midi de la France, sauf exception, est plus évocateur de vin rouge. Pourtant, côté Méditerranée, le vaste croissant que constitue le vignoble du Languedoc-Roussillon est aussi la source d’excellents vins blancs, souvent originaux et issus de cépages moins connus.
En visite il y a quelques semaines dans les vignobles de Gérard Bertrand, j’ai pu déguster un éventail complet de vins rouges pleins, solides et solaires, mais ce sont surtout les vins blancs qui ont retenu mon attention, et pas seulement parce que le thermomètre affichait 30 °C à l’ombre ! (Trois cuvées sont disponibles en importation privée via l’agence Southern Glazer.)
Le Languedoc est une formidable terre de blancs, depuis l’Hérault, au nord, jusqu’au sud des Corbières, et depuis le littoral méditerranéen jusqu’à l’intérieur des terres, sur les coteaux calcaires d’altitude de Limoux. En plus de donner des vins uniques, les cépages blancs du Sud – aramons blanc et gris, bourboulenc, carignan blanc, clairette, grenaches blanc et gris, macabeu, marsanne, muscats, piquepoul, rolle (vermentino), roussanne, terrets, etc. – ont depuis longtemps prouvé leur résistance à la chaleur et à la sécheresse du climat méditerranéen. Certaines de ces variétés, sans être à l’abri des fluctuations extrêmes, conservent des degrés d’alcool relativement faibles et une saine fraîcheur, à parfaite maturité.
Autant d’atouts que l’amateur de vin blanc devrait chérir. Surtout avec la saison des huîtres et autres coquillages qui débute…
Santé !