Les raisins (et autres ingrédients) de la colère
Cette semaine, alors que la planète vin était réunie dans la capitale française pour la 5e édition de Wine Paris, la colère continuait de fermenter dans plusieurs régions viticoles de France.
Les vignerons multiplient les manifestations et implorent le soutien financier de leur gouvernement pour faire face aux assauts répétés d’un climat changeant, d’une économie chancelante et d’un resserrement des règles liées à la protection de l’environnement. Et comme tous les vignerons européens, ceux de France doivent en plus composer avec de nouvelles règles d’étiquetage et afficher la liste complète des ingrédients entrant dans leurs vins. Une épine dans le pied pour certains, peut-être, mais un passage obligé, à mon avis.
Le vin était l’une des dernières exceptions qui confirmaient la règle de transparence en matière de déclaration nutritionnelle des aliments. Ce nouveau règlement s’applique à toutes les bouteilles vendues dans l’Union européenne et produites à partir du 8 décembre 2023. Les informations devront figurer sur les étiquettes, soit directement ou soit par le biais d’un code QR.
Pour certains vignerons, cette nouvelle régulation n’a rien de bien inquiétant puisque leur liste d’ingrédients se limite à des raisins et, peut-être, des sulfites.
À l’autre opposé du spectre, certaines entreprises devront désormais décliner une longue liste d’additifs dont les noms n’ont rien de bien invitant : saccharose, enzymes, ovalbumine, bentonite, polyvinylpyrrolidone, etc.
Le consommateur en perdra peut-être son latin au départ, mais j’aime penser qu’il pourra désormais faire ses choix en toute connaissance de cause et j’espère que le gouvernement canadien suivra (très) bientôt l’exemple européen.
Buvez moins. Buvez mieux.