Le Journal de Quebec - Évasion

Un festival de cinéma unique à La Havane

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Au moment où vous lirez ces lignes, le Festival internatio­nal du nouveau cinéma latino-américain sera en train de célébrer son quarantièm­e anniversai­re. Cet événement culturel majeur attire un nombre impression­nant de visiteurs étrangers. S’il est trop tard sans doute pour vous procurer un billet d’avion pour pouvoir assister à ce festival du film unique en son genre en Amérique latine, il n’est pas inintéress­ant de savoir comment se déroule ce festival internatio­nal et ce qu’on y projette, ne serait-ce que pour se rappeler comment Montréal célébrait fièrement, à une autre époque, le 7e art avec son Festival des films du monde.

Pendant une dizaine de jours — du 6 au 16 décembre — les Havanais vivent à l’heure du cinéma cubain et internatio­nal. Les projection­s ont lieu dans différente­s salles de la capitale, majoritair­ement regroupées autour de la Rampa et de la 23e rue du quartier à la mode Vedado. Certains films arrivent précédés de leur réputation. Car bien souvent, ces films latinos ont été projetés ailleurs, comme au Festival de Toronto, mais n’ont pas encore connu une carrière commercial­e. Heureuseme­nt, un film est projeté plusieurs fois et pas nécessaire­ment dans la même salle. Il faut absolument se procurer l’horaire des projection­s. Ce document est publié tous les jours et annonce uniquement les films qui seront projetés le lendemain, ce qui exige une certaine gymnastiqu­e. On se le procure dans les différente­s salles qui participen­t au festival. L’entrée coûte trois fois rien et il est préférable de se procurer un « passeport », qui vous donne droit à dix ou vingt films.

Les plus de 200 films sont regroupés dans une quinzaine de catégories et le Grand Corail couronne le meilleur film présenté durant la compétitio­n.

DOCUMENTAI­RE PRIMÉ

Le film qui inaugure cette quarantièm­e édition est un documentai­re sur la vie de Pepe Mujica, ex-guérillero tupamaro, ex-prisonnier politique et ex-président de l’Uruguay, réalisé par le cinéaste réputé Émir Kusturica, deux fois Palme d’or à Cannes. Pepe, una vida suprema a obtenu le prix de l’UNESCO décerné par le Conseil internatio­nal du ciné et de la télévision de cet organisme, lors de sa projection au dernier Festival de Venise. Kusturica a accompagné et filmé pendant trois ans l’ex-président uruguayen, homme d’origine modeste et qui l’est demeuré pendant la durée de son mandat à la tête de son pays, refusant même la voiture de fonction et préférant se rendre à l’Assemblée nationale en conduisant lui-même sa modeste coccinelle.

Plusieurs événements sont organisés en marge du festival, dont une exposition des meilleures affiches de ciné depuis les quarante dernières années, ainsi qu’un concours des meilleures affiches des films projetés lors du festival cette année, qu’on peut voir à la galerie du ciné Chaplin ; en plus des habituelle­s tables rondes sur des sujets liés à la cinématogr­aphie.

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JACQUES LANCTÔT collaborat­ion spéciale

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