Le Journal de Quebec - Évasion
Voyager dans les chaussures de GUILLAUME LEMAY-THIVIERGEVIE
Le mot « voyage » fait partie de son vocabulaire depuis toujours. Après tout, Guillaume Lemay-Thivierge a visité l’Afrique alors qu’il n’avait que 12 ans, en plus d’avoir traversé les États-Unis à moto à 18 ans.
Aujourd’hui, le comédien et réalisateur découvre le monde avec son amoureuse Émily Bégin. Dernièrement, ils ont eu la chance d’explorer les paysages lunaires islandais. Voyager avec ses quatre enfants fait aussi partie de ses habitudes. L’été dernier, le papa de 43 ans et sa marmaille en ont profité pour se la couler douce dans un petit village du Costa Rica. Et cette année, Guillaume a bien l’intention de redécouvrir le Québec en camping avec eux.
D’où vous vient votre passion pour les voyages?
De mes parents! Je me souviens en particulier d’un séjour avec ma mère au Mexique à l’âge de dix ans. Un voyage marquant puisque j’y ai effectué ma toute première plongée avec bouteille. Je n’avais pas l’âge requis pour faire de la plongée de cette façon, mais tous les jours, j’achalais les instructeurs avec une telle insistance qu’ils ont fini par céder. Et il y a eu bien sûr, ma découverte du Mali et de la Côte d’Ivoire à 12 ans avec mon père, dans le cadre d’un voyage pour l’Unicef où j’étais porte-parole de l’organisme. Là encore, il nous est arrivé toutes sortes d’aventures rocambolesques ! J’ai vécu très jeune des moments intenses en voyage.
Quel a été votre premier grand voyage en solo?
Mon voyage en Auvergne, alors que je n’avais que 16 ans. Je suis allé rejoindre un ami et c’est là que j’ai effectué mon tout premier saut de benji à vie ! Nous avons également fait de l’escalade et du parapente. Un voyage palpitant !
Voyagez-vous au Québec?
Et comment ! Je suis tombé en pâmoison devant les Chic-Chocs en Gaspésie, un endroit de rêve pour pratiquer le ski de fond et la raquette. J’ai adoré faire du camping au Lac-Saint-Jean, et que dire de mes randonnées en motoneige dans la région de La Tuque ! J’y ai vu des paysages renversants ! Je me souviendrai longtemps de ma découverte des Îles-de-la-Madeleine là où j’ai vu pour la première fois Fred Pellerin en spectacle ! Enfin, j’ai eu la chance de plonger aux Escoumins, et de faire de la plongée de nuit, sous la glace, au lac Sacacomie. Je me promets de visiter le parc national des Monts-Valin ! Quel manque à ma culture ! Les images que j’en ai vues sont à couper le souffle !
Votre voyage le plus marquant à vie?
Mon voyage en moto aux ÉtatsUnis à 18 ans. J’ai traversé le pays
en diagonale jusqu’en Californie. À l’époque, je rêvais de manière un peu inconsciente de faire carrière aux États-Unis alors, j’ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti seul à moto ! J’ai atteint la Californie pour ensuite me diriger à Vancouver où j’ai vécu le trip de ma vie, avec un cousin qui y résidait ! Et je suis rentré au Québec, toujours seul sur ma moto, en traversant le Canada ! C’était du temps où il n’y avait pas encore de téléphone cellulaire alors, le risque était plus grand de voyager en solitaire.
Quel genre de voyageur êtesvous?
Je suis assez prudent et méfiant. J’observe beaucoup les gens avant de leur faire confiance. Il ne faut pas s’aventurer avec n’importe qui en voyage. J’ai vécu certaines expériences dans le passé et aujourd’hui, je fais plus attention.
Le pays qui vous a le plus dépaysé?
L’Inde m’a chaviré par sa beauté, mais aussi par sa pauvreté violente. En Islande, j’ai vu des paysages hors du commun : des plages au sable noir, des rivières bleu turquoise, à moins de 20 minutes de route, on découvre la toundra à perte de vue ! Le rêve quoi !
Ce que vous apportez toujours dans vos valises ?
D’abord, j’évite toujours d’avoir à enregistrer des bagages. J’apporte un minimum de vêtements, une corde à linge, une lampe de poche, un hamac. Comme je souhaite dormir dans l’avion, j’ai toujours un loup pour cacher mes yeux, des bouchons pour les oreilles et bien sûr un coussin gonflable pour le confort.
Le voyage que vous referiez encore et encore?
Je suis un nouvel amateur de surf. Dernièrement, j’ai eu un véritable coup de coeur pour Nosara un village dans la province de Guanacaste, au Costa Rica. Un petit paradis perdu sans route asphaltée. Que deux épiceries, une mer magnifique et des surfeurs passionnés. À Nosara, on vit à l’ère des années 70. On surfe, on admire les couchers de soleil… On attrape le fixe et on recommence.
Une destination qui vous a déçu ?
Shanghai que j’ai trouvé un peu trop « américanisée » dans ce que l’on aime moins des États-Unis. Je n’y ai vu que des gros buildings et des grosses chaînes de restauration. Je me sentais à mille lieues de la Chine.
La fois où vous avez eu votre plus grande frayeur?
L’accident de voiture avec mon père en Afrique, un face à face en plein milieu de la jungle ! Nous avons heureusement été épargnés, mais dans l’autre véhicule, il y a eu des décès. C’est un vrai miracle si je n’ai pas perdu la vie car je n’étais même pas attaché. La façon dont j’étais assis dans l’auto m’a probablement sauvé la vie, mais mon père a eu une commotion cérébrale. Nous avons eu la peur de notre vie !
Un souvenir que vous n’oublierez jamais?
La fois où à une température de 112oF, j’ai failli perdre connaissance sur ma moto alors que je me trouvais dans les environs de Las Vegas en route pour Los Angeles. Accablé par une chaleur intense, je me suis arrêté dans une aire de repos typique pour m’acheter un sac de glace. Installé à une table à pique-nique, j’ai plongé tête première dans la glace. Je me rappelle de ce cowboy assis à côté de moi qui m’observait pour finalement me déclarer que c’était pourtant une journée fraîche !
Je m’en souviens comme si c’était hier. L’eau de la glace dégoulinait lentement sur mes jambes. Je suis resté sans bouger pendant un bon trois heures à ne rien faire d’autre que d’apprécier le moment présent !