Le Journal de Quebec - Évasion
L’Égypte des pharaons
L’ambiance et le chic du SS Sudan nous en feraient presque oublier le but du voyage s’il n’était pas si mythique : visiter les temples et les tombeaux de l’époque des pharaons, qui ont régné sur l’Égypte pendant 30 siècles, entre le 4e millénaire avant notre ère jusqu’à trente années précédant la naissance de Jésus-Christ.
Au fil de la croisière entre Assouan et Louxor, les passagers découvriront une foule de merveilles de l’Antiquité et tenteront de déchiffrer plus de hiéroglyphes qu’ils n’auraient sans doute jamais pensé pouvoir en contempler.
Les premiers temples à l’itinéraire sont ceux de Philae, qui trônent sur une petite île du Nil, près d’Assouan. Datant de l’époque romaine, ils sont dédiés à la déesse Isis et, pour l’anecdote, font partie des sites archéologiques où se rend Hercule Poirot dans Mort sur Nil !
Viendra ensuite le temple de Kom Ombo, où les Égyptiens vénéraient Horus et Sobek, le dieu à la tête de crocodile. Dans le petit musée adjacent, on découvrira avec fascination une vingtaine de momies de crocodiles vieilles de 4000 ans, trouvées quelques kilomètres plus loin dans le cimetière d’El Shabt.
Il y aura ensuite le temple d’Edfou, avec ses deux faucons de granit noir, son pylône de 36 m de haut et ses murs couverts de hiéroglyphes. Le temple peu visité de Denderah, près de Qena, avec ses plafonds richement colorés et son immense gravure de Cléopâtre. Puis, le temple de Sethi 1er, dans la ville sainte d’Abydos, dédié à Osiris, le dieu égyptien de la mort et de la résurrection.
À Louxor, ville égyptienne de 500 000 habitants où les vestiges antiques côtoient les commerces modernes et les calèches taxis, ce seront les dizaines de colonnes de l’immense temple de Karnak qui feront forte impression. Idem pour les colosses de pierre de Ramsès II au temple de Louxor. Et que dire de l’allée des Sphinx, cette artère bordée de sphinx de pierre qui faisait autrefois 3 km de long ?
AU GRÉ DU NIL
Au cours du voyage, les visites – accompagnées par un guide francophone passionné de hiéroglyphes – sont entrecoupées de moments de navigation. Le SS Sudan prend tout son temps ; il effectue en cinq jours un trajet qui ne prendrait que quelques heures en voiture.
Les passagers ont amplement l’occasion de profiter de la brise du désert, de la cuisine d’inspiration égyptienne servie à bord et des paysages qui défilent de chaque côté du Nil, particulièrement au coucher du soleil, quand la lumière dorée éclaire les dunes, les felouques, les dattiers ou les minarets des mosquées.
LA VALLÉE SACRÉE
Le « clou archéologique » du voyage survient au dernier jour de la croisière. Il s’agit de la fameuse vallée des Rois. Située près de Louxor, sur la rive ouest du Nil, c’est là où se trouvent les tombeaux des pharaons et de leur famille. Plus de 60 tombes royales y ont été découvertes, datant de 1500 à 1100 avant notre ère.
Difficile de décrire la beauté et le degré de préservation incroyable des gravures de la tombe de Ramsès 4, les formes imposantes du sarcophage de pierre brisé de Ramsès 6 ou les couloirs finement décorés du tombeau de Ramsès 9.
Difficile aussi de rendre justice à la finesse des hiéroglyphes et aux couleurs encore tellement vives de la tombe de Néfertari ou à l’émotion que l’on ressent en passant devant celle du fameux Toutankhamon.
Même les chantiers archéologiques actuels de la vallée des Rois ont de quoi fasciner. Avec leurs pioches et leurs brouettes, ils ne semblent pas si différents de ceux qu’a pu voir Agatha Christie quand elle découvrait les mystères du Nil, à bord du SS Sudan.