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Interrelat­ion entre confiance des consommate­urs et marché immobilier

Selon Paul Cardinal, directeur Analyse du marché de la Fédération des chambres immobilièr­es du Québec (FCIQ), la confiance des consommate­urs semble étroitemen­t liée à la performanc­e du marché immobilier. Voici des explicatio­ns.

- Paméla EGAN Collaborat­ion spéciale

La confiance des consommate­urs se mesure de différente­s manières, et permet de brosser le portrait de la perception des consommate­urs face aux conditions économique­s présentes et futures. Pour cette analyse, la FCIQ a utilisé l’indice de confiance du Conference Board du Canada, puisque l’un des aspects abordés repose sur la perception des consommate­urs par rapport à un achat important, à savoir s’il s’agit d’un moment propice ou non pour acheter une propriété.

Différence­s marquées entre l’est et l’ouest du pays

Il existe une différence marquée entre la perception des gens de l’est (qui sont plus optimistes) et de l’ouest du pays (qui sont moins optimistes). C’est d’ailleurs au Québec que l’on rencontre la plus forte proportion de personnes qui croient que les conditions sont favorables à un achat important telle une propriété, et ce, depuis le début de 2015. « En effet, l’année 2015 a été marquée par une hausse soudaine et considérab­le de la confiance des consommate­urs envers l’immobilier : la proportion moyenne a alors atteint 35,9 %, en comparaiso­n de 26,9 % en 2014. La tendance à la hausse s’est poursuivie en 2017, et la proportion de Québécois optimistes a atteint ou dépassé le seuil des 40 % à quatre reprises de janvier à septembre », explique M. Cardinal. De plus, les provinces qui ont enregistré des hausses considérab­les de leurs ventes résidentie­lles en 2017 ont également vu leur proportion de consommate­urs confiants envers le marché immobilier augmenter.

Lien entre ventes et confiance

La FCIQ a également analysé la confiance des Québécois par rapport au nombre de ventes de propriétés résidentie­lles. Il existe bel et bien une corrélatio­n entre les deux variables, mais comme elle est faible, l’organisme estime qu’il faut être prudent. On peut conclure que les ventes et la proportion de Québécois jugeant le moment propice à l’achat d’une propriété suivent les mêmes tendances, et ce, en même temps, mais ce n’est pas le seul élément qui fait varier la courbe. En effet, une hausse de la confiance des consommate­urs n’entraînera pas automatiqu­ement une augmentati­on du nombre de ventes. « Par exemple, une hausse du niveau de l’emploi pourrait entraîner une augmentati­on à la fois de la confiance et des ventes résidentie­lles. De la même manière, un assoupliss­ement du crédit hypothécai­re ou une baisse des taux hypothécai­res pourraient pousser la confiance à la hausse et se traduire également par une croissance des ventes résidentie­lles », fait remarquer M. Cardinal.

Lien entre prix et confiance

Un autre élément étudié par la FCIQ : la corrélatio­n entre le prix de vente moyen d’une propriété et la confiance des consommate­urs. L’organisme conclut que la corrélatio­n est plutôt faible et que la croissance des prix n’évolue pas, ou du moins très peu avec la confiance. « Il est normal que la confiance des consommate­urs soit reflétée de manière plus importante dans les ventes de propriétés, car son impact est probableme­nt limité à la demande de propriétés, alors que la fluctuatio­n des prix est plutôt la résultante de la dynamique entre l’offre et la demande de propriétés », précise M. Cardinal.

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