Le Journal de Quebec - Maison Extra

L’inspection préachat

Acquérir une propriété est une décision majeure qui ne se prend pas à la légère. Pour bien connaître l’état de santé de la maison, il faut la faire inspecter avant de l’acheter !

- Nadia BERGERON

Le rapport d’inspection représente en quelque sorte le carnet de santé d’un bâtiment. On y retrouve un compte-rendu de l’état actuel de la propriété à vendre. Le futur propriétai­re s’en sert pour acheter ou non la résidence convoitée. Ce précieux outil est aussi utilisé pour négocier avec le vendeur afin qu’il fasse certains travaux ou qu’il baisse le prix de vente. Pour trouver un bon expert en inspection, vous pouvez consulter l’ordre des technologu­es profession­nels du Québec ou l’associatio­n des inspecteur­s en bâtiment du Québec. L’inspecteur doit posséder un certificat d’assurance erreurs et omissions. De plus, pour l’aider dans son investigat­ion, il aura besoin de la déclaratio­n du vendeur dûment émise par le propriétai­re. Grâce au curriculum vitae de l’habitation, on pourra ainsi découvrir s’il y a déjà eu des problèmes importants, comme une infiltrati­on d’eau par la fondation ou la toiture, par exemple. « C’est un document de cinq ou six pages qui nous guide concernant l’historique de la maison », explique Simon Bélanger, inspecteur préachat pour le Réseau de Vinci.

Un bon détective !

En compagnie de l’acheteur et du vendeur, ou de son courtier, l’inspecteur procède ensuite à une inspection visuelle du bâtiment résidentie­l. En bon détective, il scrute les lieux en prenant soin de noter tout ce qui est visible. À l’extérieur, voici quelques éléments qu’il regarde avec une extrême attention : la fonda- tion, le revêtement, les portes et fenêtres, l’aménagemen­t, le stationnem­ent, la pente descendant­e, la topographi­e du terrain… « Si les lieux sont sécuritair­es, je peux grimper sur la toiture », ajoute M. Bélanger. Sans prendre position ou donner son avis, il consigne les points visibles dans son rapport. En bon témoin, l’acheteur se fait une idée de la situation et il pourra ensuite prendre une décision. Une galerie délabrée est facilement repérable : certains acheteurs sont plus manuels et ce genre de travaux de rénovation ne les dérange pas. Tandis que d’autres n’y verront que des dépenses supplément­aires, car ils devront engager quelqu’un pour faire les réparation­s. Méfiez-vous cependant des petits défauts, comme celui d’une terrasse toute « croche » : elle pourrait entraîner des problèmes de structure de la maison…

Fonctionna­lité

À l’intérieur, l’exploratio­n des lieux se poursuit en vérifiant toujours une panoplie d’éléments visuels. L’inspecteur peut ouvrir les robinets ou les panneaux d’armoires, mais en général et pour une question d’assurance, il ne peut pas déplacer des meubles ou des objets sans la permission du vendeur. Il ne s’attarde pas à l’aspect esthétique des pièces, mais il vise la fonctionna­lité des installati­ons et l’état général de la maison. Les raccords et les connexions de la plomberie et de l’électricit­é ont-ils été bien faits ? Un plancher de céramique plus bas que celui en bois franc peut indiquer qu’il n’a pas été doublé d’un contreplaq­ué. « Des fissures peuvent apparaître si la maison travaille un peu », indique M. Bélanger. Au grenier, on cherche notamment des taches d’infiltrati­on d’eau, tandis qu’au sous-sol, on enregistre sur papier les traces d’effloresce­nce, ou poudre blanche, dans

Expertise supplément­aire

Les éléments qui ne sont pas vérifiés sont ceux qui nécessiten­t une expertise supplément­aire. Si on prend l’exemple des traces d’effloresce­nce au sous-sol, cette observatio­n peut indiquer que le drain est obstrué. « Je vois bien la poudre blanche, car elle est visible, mais je ne vérifie pas le drain comme tel », signale M. Bélanger.

Par contre, il va proposer à l’acheteur de faire appel à un autre expert pour faire les tests adéquats. Le poêle à bois ou le foyer devront également être vus par un profession­nel qui sera en mesure d’émettre un certificat de conformité. Un couvreur pour le toit ou un spécialist­e de fosse septique pourraient aussi être sollicités, selon la décision de l’acheteur.

Les coûts d’un rapport d’inspection préachat varient selon le type d’habitation, la dimension, l’année de constructi­on, etc. Ce document n’est pas nécessaire­ment garant de l’avenir. Il vous donne de l’informatio­n durant la journée même de la vérificati­on, mais si un dégât d’eau survient le lendemain, il ne sera pas noté dans le dossier médical de la maison… à moins de refaire une nouvelle inspection !

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Photos : Courtoisie Le Réseau de Vinci Le rapport d’inspection préachat est nécessaire pour connaître l’état général de la maison que vous désirez acheter.
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le bas des murs de fondation. L’inspecteur continue l’examen oculaire dans les moindres recoins…
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