Le Journal de Quebec - Maison Extra
Un animal exotique à la maison !
Serpent, perroquet, lézard... : vous avez décidé d’avoir un animal exotique à la maison ? Prenez le temps de bien vous informer, car votre résidence n’est pas un zoo : certaines espèces sont permises tandis que d’autres sont interdites !
Au Québec, l’engouement pour les animaux exotiques est de plus en plus populaire depuis 10 ou 20 ans. Mais que signifie le terme exotique ? Sur le plan légal, à peu près tout ce qui n’est pas un chien, un chat ou un lapin est considéré comme un animal sauvage ou exotique, rapporte Frédérick Lelièvre, biologiste au sein du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. « La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune vise autant les animaux qui vivent au Québec, les indigènes, que ceux qui sont sauvages et qui viennent d’ailleurs », précise-t-il.
Races permises ou défendues ?
La loi permet de garder certaines espèces sans avoir besoin d’un permis. Habituellement, il s’agit d’animaux qu’on retrouve dans les animaleries. « Notre règlement vient dire qu’on n’a pas besoin de permis pour garder en captivité une perruche ondulée, par exemple, ou un python royal », ajoute M. Lelièvre. Parmi les bêtes autorisées, plusieurs familles d’oiseaux, des lézards et des serpents non venimeux pourront ainsi prendre la direction de votre maison...
À des fins professionnelles seulement, un permis est nécessaire pour les animaux plus gros et plus dangereux, qui vont habiter notamment dans les zoos. Ils doivent être gardés et soignés par des experts. Vous ne verrez pas de manchot dans votre salon ni de serpent venimeux, pour des raisons de sécurité, évidemment !
Obligations à respecter
Vous prenez soin de votre gros matou ? Vous devez en faire autant pour votre perroquet youyou provenant d’afrique ! Même si le permis n’est pas demandé pour certaines espèces, les gens ont des obligations à respecter envers leur petite bête précieuse. « La réglementation prévoit qu’on doit pouvoir fournir les soins adéquats à un animal en captivité », souligne M. Lelièvre. L’animal doit par exemple avoir accès à de l’eau et à de la nourriture en quantité suffisante. Il doit recevoir les soins appropriés s’il est blessé ou malade. De plus, il doit vivre dans un endroit salubre et bien aménagé pour ses besoins. Selon la grosseur de l’animal, l’espace doit être assez grand pour qu’il puisse bouger avec aisance. Il aura peut-être besoin d’un perchoir, de petites cachettes ou d’un bassin pour se rafraîchir...
Au zoo
En ce qui concerne la sécurité des occupants de la maison, les espèces autorisées sans permis ne posent pas de risque de façon générale. Évidemment, tous les animaux peuvent mordre, mais en principe, ils ne représentent pas une menace pour la personne. Les accidents vraiment tragiques ou mortels sont plutôt rares. Ce qui est vendu en animalerie ne devrait pas être dangereux pour les gens.
Dans le cas où vous possédez un animal de façon illégale, une saisie sera faite à votre domicile. « Notre première option est toujours d’essayer de le replacer à un endroit où sa garde sera légale, par exemple dans un zoo », soutient M. Lelièvre. La dernière option est l’euthanasie, mais dans des cas vraiment extrêmes. S’il s’agit de maltraitance, une première intervention peut être effectuée. Lorsque la vie de l’animal n’est pas menacée, on demande aux gens de faire les correctifs qui s’imposent. Sinon, il y a une saisie quand la sécurité de l’animal est en jeu. « Mais on y va par étape selon la gravité de la situation », confie M. Lelièvre.
Choisir le bon animal
Certains préfèrent les chats, plus indépendants, tandis que d’autres aiment mieux les chiens qui sont plus joueurs et excités. Il en va de même pour les animaux exotiques : on les choisit en fonction de nos préférences. Veut-on un animal qui demande peu d’attention ? Dans ce cas, les reptiles sont très intéressants à observer au fond de leur terrarium bien aménagé. Il s’agit d’une question de goût, mais également de budget : la facture peut grimper rapidement avec un perroquet de 1000 $ et plus... Sans compter la nourriture, l’aménagement et les soins nécessaires. « Les vétérinaires se sont adaptés pour répondre aux besoins de ces animaux. Ils doivent avoir des connaissances précises », signale M. Lelièvre. La réglementation du ministère prévoit des balises de base, mais il revient à la personne de s’informer pour bien prendre soin de son animal exotique.