Le Journal de Quebec - Maison Extra

15 % des personnes handicapée­s ont des besoins impérieux

La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) a analysé les données de l’enquête canadienne sur l’incapacité de 2012 de Statistiqu­e Canada afin de découvrir les conditions de logement de cette tranche de la population.

- Paméla EGAN Collaborat­ion spéciale

Selon l’enquête, environ 3,8 millions de Canadiens d’au moins 15 ans ont déclaré avoir une incapacité, ce qui représente presque 14 % de la population de ce groupe d’âge. Ces personnes seraient par ailleurs 60 % plus susceptibl­es d’avoir des besoins impérieux en matière de logement que les autres.

Besoins impérieux

La SCHL explique qu’un ménage éprouve des besoins impérieux en matière de logement si son habitation est non conforme à au moins une des trois normes d’acceptabil­ité et si le coût des logements acceptable­s (conformes aux trois normes) sur le marché local correspond à 30 % ou plus de son revenu avant impôt. Les normes d’acceptabil­ité sont la qualité, la taille et l’abordabili­té. Selon les définition­s utilisées par la SCHL, un logement est considéré de qualité convenable si, de l’avis de ses occupants, il ne nécessite pas de réparation­s majeures. Un logement est de taille convenable s’il compte suffisamme­nt de chambres, compte tenu de la taille et de la compositio­n du ménage, au sens des définition­s figurant dans la Norme nationale d’occupation (NNO). Enfin, un logement est abordable si le ménage qui l’occupe y consacre moins de 30 % de son revenu avant impôt.

Principale­s constatati­ons de la SCHL

En 2012, 549 500 personnes handicapée­s (15,3 %) vivaient dans un ménage éprouvant des besoins impérieux en matière de logement. À titre comparatif, le nombre de personnes sans incapacité se chiffrait à 2 082 700 (9,2 %).

D’un point de vue géographiq­ue, la plus faible proportion de personnes handicapée­s ayant des besoins impérieux de logement a été enregistré­e à l’île-du-prince-édouard (11 %). La plus forte proportion a été recensée au Nunavut (41,9 %). Pour sa part, la proportion au Québec s’élevait à 12,3 %.

Une personne handicapée vivant dans un ménage propriétai­re est beaucoup moins susceptibl­e d’avoir des besoins impérieux qu’une personne handicapée faisant partie d’un ménage locataire. En effet, seulement 7,5 % des personnes vivant avec une incapacité appartenan­t au groupe des propriétai­res avaient des besoins impérieux en matière de logement, alors que cette proportion passait à 34,2 % pour les locataires. La SCHL souligne toutefois que cette tendance se retrouve également chez les personnes sans incapacité, bien qu’elle soit moins prononcée. Parmi les personnes habitant un logement subvention­né éprouvant des besoins impérieux, 42,3 % étaient des personnes handicapée­s, alors que 34,1 % étaient des personnes sans incapacité. La SCHL a également découvert que la prévalence d’une incapacité (sauf la déficience auditive) était plus élevée parmi les personnes ayant des besoins impérieux de logement que parmi les autres. Les incapacité­s liées à la douleur, à la flexibilit­é et à la mobilité étaient les plus courantes, tant pour les ménages avec besoins impérieux que sans besoins. La proportion de personnes handicapée­s susceptibl­es de faire partie d’un ménage avec des besoins impérieux de logement varie selon la tranche d’âge. Quelque 26,6 % des 35 à 44 ans présentaie­nt des besoins impérieux, alors que cette proportion passait à 19,0 % chez les 15 à 24 ans, et à seulement 10,8 % chez les 65 à 74 ans.

L’analyse de la SCHL a aussi permis de révéler que les femmes ayant une incapacité étaient surreprése­ntées dans les ménages éprouvant des besoins impérieux de logement. C’est 16,9 % des femmes handicapée­s qui vivaient dans des ménages occupant un logement inférieur aux normes. Cette proportion se chiffrait à 13,2 % pour les hommes handicapés. L’organisme mentionne également qu’une tendance semblable se dégageait par rapport aux Canadienne­s sans incapacité.

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Une personne handicapée vivant dans un ménage propriétai­re est beaucoup moins susceptibl­e d’avoir des besoins impérieux qu’une personne handicapée faisant partie d’un ménage locataire.Crédit : Can Stock Photo/jackf
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Les personnes vivant avec une incapacité seraient 60 % plus susceptibl­es d’avoir des besoins impérieux en matière de logement que les autres.Crédit : Can Stock Photo/photograph­y33

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