Le Journal de Quebec - Weekend

Du web à la maison de disques

Leurs styles musicaux sont complèteme­nt aux antipodes, l’un est Ontarien et l’autre Québécois, mais Justin Bieber et Simon Kearney ont quand même un point en commun: ils ont été découverts tous les deux sur internet par leur maison de disque.

- Emy-Jane Déry EMY-JANE.DERY@QUEBECORME­DIA.COM

Simon Kearney a 17 ans. De la manière dont il fait résonner sa guitare, on lui donnerait beaucoup plus, mais de toute façon, la musique, ce n’est pas une question d’âge à son avis. «J’ai un ami qui joue dans un band de blues avec du monde de 60 ans et lui en a 18 et puis qu’est-ce que ça change?», a-t-il questionné lors d’une rencontre avec le Jour

nal. Quand on l’entend jouer, on ne pas faire autrement que de lui donner entièremen­t raison.

Sur le site YouTube, on peut visionner une vidéo qu’il avait enregistré­e à 14 ans, dans le cadre d’un concours de l’émission Belle et

Bum. De quoi convaincre les plus sceptiques. Déjà à cet âge, avec son petit air sage, il avait un doigté de guitare assez intimidant et il aurait certaineme­nt pu partager son savoirfair­e avec plusieurs.

Cet été, il l’a fait, en passant la belle saison en studio à travailler sur son premier minialbum avec son mentor : Antoine Gratton. «J’ai pas l’impression d’être en train de lui apprendre les lois de la vie, il sait ce qu’il fait en “mautadit”. J’en apprends moi aussi, c’est donnant donnant et c’est parfait comme ça», a expliqué Antoine Gratton au Journal.

DE LA CHAMBRE AU STUDIO

Originaire de L’Ancienne-Lorette, Simon joue de la musique depuis qu’il a 6 ans, de la guitare plus particuliè­rement. Il compose aussi des textes pour accompagne­r ses mélodies. Comme les gens de son entourage semblaient réceptifs à ses créations, il a commencé à s’enregistre­r dans sa chambre et à les diffuser sur le web.

En voyageant à travers les réseaux sociaux, elles sont finalement tombées dans l’oreille de dirigeants de la compagnie de disque Sphère Musique. «Ça a été un long processus, ça a pris 2 ans, je les ai rencontrés à leur bureau, ensuite ils m’ont proposé de faire un EP avec Antoine Gratton», a expliqué le jeune prodige. C’est en plein déménageme­nt et envahi par les boîtes qu’Antoine Gratton a reçu à son appartemen­t le jeune Simon pour la première fois. «Ils m’ont dit qu’il fallait que j’écoute ce garslà, pas vieux, avec de la drive et qui joue bien de la guit. Ça faisait quelques fois qu’il m’en parlait», a raconté Antoine Gratton. Les deux musiciens ont jasé de musique, encore et encore. «À cause du déménageme­nt, j’avais rien, juste une guitare acoustique qui traînait, donc je lui ai demandé de me jouer quelque chose», at-il poursuivi. C’est là que le talent de Simon Kearney a opéré. «Je suis tombé sur le cul ben raide. C’était pas juste du blabla, on était en business», s’est exclamé Antoine.

MATURITÉ

SIMON KEARNEY ET ANTOINE GRATTON

D’ici l’automne, Simon Kearney devrait donc lancer son premier mini-album, qui comprendra quatre chansons, dont trois qu’il a fait seul et une collaborat­ion avec Antoine:

Fais-moi mal. «Il y a quelque chose de profondéme­nt vrai dans ce que Simon fait et je pense que c’est là que je peux amener quelque chose aussi et qu’on peut triper dans la musique», a mentionné le chanteur, qui réalisera cet album. Au cours de leurs séances d’enregistre­ment, il a d’ailleurs pu constater la grande maturité de son protégé. «J’étais 10 000 fois plus niaiseux à son âge, ça n’a pas d’allure», a-t-il lancé avec humour. Plus sérieuseme­nt, il assure que Simon fait preuve d’une grande autonomie. «Il arrive avec des bonnes idées, des bonnes tounes, donc ma job à moi, c’est juste de placer le micro à la bonne place et de faire un petit commentair­e constructi­f de temps en temps.»

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K R A L C N O M I S O T O H P
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