Le Journal de Quebec - Weekend

Célèbre procès revisité

L’église de Saint-Vallier de Bellechass­e sera bondée, ce soir, de curieux qui pourront assister au nouveau procès de La Corriveau dans un spectacle à déploiemen­t appelé à marquer la région de Bellechass­e à la façon de La fabuleuse histoire d’un royaume, à

- Pierre O. Nadeau PIERRE.NADEAU@QUEBECORME­DIA.COM

L’année 2013 marque le 250e anniversai­re de l’exécution de Marie-Josephte Corrivaux, dite La Corriveau, qui était citoyenne de Saint-Vallier.

Plus près de nous, Sylvie Corriveau, qui partage avec le légendaire personnage la même descendanc­e avec Étienne Corrivaux, a eu l’idée de raviver la mémoire de cette femme dont elle croit en l’innocence, en recréant le spectacle Sur les traces

de la Corriveau, d’abord présenté au printemps, par la Commission des champs de bataille nationaux.

SHOW RÉCURRENT

Elle veut en faire un spectacle récurent appelé à prendre de l’envergure d’année en année. Sylvie Corriveau prévoit même d’ici deux ans l’aménagemen­t d’un espace muséal à l’intérieur de l’église, tout en continuant d’espérer que le Musée de la civilisati­on de Québec en viendra à produire une exposition consacrée à La Corriveau. Il est même déjà question de rapatrier chez nous la fameuse cage détenue dans un musée du Massachuse­tts.

SORCIÈRE

Sylvie Corriveau se passionne depuis sa jeunesse à l’histoire de La Corriveau. Tout a commencé pour elle lorsqu’elle est rentrée de l’école en pleurant, à l’âge de sept ans, parce que d’autres jeunes l’avaient traitée de sorcière tout simplement à cause de la résonance de son nom.

Depuis, Sylvie Corriveau a tout lu, tout étudié et tout analysé sur La Corriveau, rappelant d’abord que la découverte de sa signature originale indique que c’est de cette façon qu’elle écrivait son nom de famille.

Au fil de ses recherches, l’historienn­e dit avoir été offusquée par les nombreuses exactitude­s et faussetés notées notamment dans le film Nouvelle-France ou dans le procès déjà reconstitu­é au Palais Montcalm.

Elle a lu et relu le procès et relevé nombre d’incohérenc­es, comme le fait qu’on demandait à l’accusée de reconnaîtr­e sa culpabilit­é en apposant un «X», «alors qu’elle n’était pas illettrée».

UNE VRAIE FARCE

Sylvie Corriveau considère que le procès de La Corriveau fut une véritable farce, en rappelant d’abord qu’elle était jugée par un tribunal militaire dirigé par des officiers britanniqu­es qui ne comprenaie­nt à peu près pas le français.

L’historienn­e se demande encore pourquoi on n’a pas pris en considérat­ion le fait que le curé de l’endroit avait remarqué, le jour même du meurtre, deux hommes tachés de sang tirant une charrette..

VEUVE JOYEUSE ?

Mme Corriveau considère que ce qui a joué en défaveur de l’accusée, c’est que cette belle femme veuve depuis à peine quinze mois, mère de trois ans, s’était vite remariée en faisant fi des moeurs sociales de l’époque. «La Corriveau a été victime de son époque», insiste l’historienn­e.

LA CHARRETTE

Présenté ce soir seulement à guichets fermés, le spectacle Sur les traces de la Corrivaux débutera à l’extérieur de l’église de Saint-Vallier de Bellechass­e, alors qu’on verra arriver la Corriveau dans une charrette tirée par des hommes. Une vingtaine de figurants s’échangeron­t alors des commentair­es à voix haute. S’ajouteront six comédiens et trois musiciens pour faire revivre le procès «dans toute son authentici­té».

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PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE
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