Le Journal de Quebec - Weekend

PÉPÉ RETOUR AUX SOURCES

Ce n’est pas parce qu’il a franchi le cap des 10 ans de carrière, qu’il est maintenant marié et père d’un enfant que Pépé compte s’assagir.

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@QUEBECORME­DIA.COM

Engagé!, son sixième album qui paraît mardi, rassurera les fans qui apprécient le caractère grivois des chansons de Pépé et sa guitare. Avec des chansons comme Mal fourré, Bout’ de bat et Ça pue, Philippe Proulx (son véritable nom) revendique toujours haut et fort son droit d’abuser des paroles explicites en français.

«Je ne verrais pas pourquoi on est capables d’écouter, sous prétexte que c’est en anglais et qu’on n’est pas supposés comprendre trop les paroles, des « shake that ass » et « I’m your little bitch ». Ça, c’est correct, c’est cool, c’est pas vulgaire. Mais quand Pépé chante un Bout’ de bat, il faudrait s’offusquer. Tout le monde connaît quelqu’un qui fume. Peut-on être honnête et arrêter de faire les hypocrites? J’essaie de ne pas me mettre de tabous. Je me dis que si ça me fait rire et que ça me fait du bien, ça va sûrement faire du bien à quelqu’un d’autre. C’est libérateur», clame Pépé, qui convient être le seul avec Mononc’ Serge à offrir ce genre de chansons trash au Québec.

«Je suis quand même moins trash que Mononc’ Serge. Je chante mieux et je joue plus de guitare. Même lui te le dirait. C’est mon chum. Mononc’ Serge va vraiment dans le fond. Moi, j’essaie de faire quelque chose pour accrocher les autres. Tout le monde a un côté sombre, mais on ne se l’avoue pas. Il y a des gens qui rentrent au show de Pépé avec l’air bête et ne comprennen­t pas sur le coup. Mais ils ressortent tous avec le sourire.»

«L’important, conclut-il sur ce sujet, c’est que la chanson soit bonne. Mais ne me prenez pas pour un con. Je travaille fort.»

SEUL AVEC SA GUITARE

Engagé! qui fait autant référence au statut d’homme marié et de père de Pépé qu’à son engagement social comme musicien, est un retour aux sources. Sur ses derniers enregistre­ments, il avait ajouté de la basse, de la bat- terie et longuement fignolé la production. Cette fois, on le retrouve seul avec sa guitare. Comme à ses débuts.

«J’ai réalisé que je suis assis sur une mine d’or depuis toujours. Dans l’art, tout le monde essaye de trouver sa signature, sa manière de se démarquer. Dans mon cas, c’est quand je suis seul à la guitare. Rares sont ceux qui, seuls avec une guitare, peuvent mettre une foule de 60 ou 60000 personnes dans leur petite poche arrière. Ma signature vocale, mes paroles, mon jeu de guitare, tout ça est davantage mis en valeur quand je suis seul que lorsque je suis avec un band. »

À DOMICILE

En outre, plutôt que de courir d’un studio à l’autre comme il l’avait fait lors de l’enregistre­ment de son précédent album, Le véritable amour, Pépé a pu jouir tranquille­ment de ses installati­ons à domicile.

«J’ai tout fait l’album moi-même comme les deux premiers. C’est presque entièremen­t acoustique. Tout a été fait chez moi. Il n’y a pas de pression de studio qui coûte trop cher. Cet album, c’est de l’énergie, de la spontanéit­é, de l’assurance du gars qui fait ça comme ça lui tente.»

En plus de faire rire, Pépé sait aussi émouvoir. Comme en fait foi Chaque seconde, un morceau introspect­if qui fait contrepoid­s aux chansons salaces que renferme Engagé!

«C’est le genre de chanson qui prend plus de temps à composer et qui incite à la réflexion», dit-il.

SUR LA ROUTE

Après les concerts de lancement prévus cette semaine et un détour par la Suisse en octobre, Pépé prévoit prendre la route du Québec.

«Je suis en train de monter un nouveau spectacle. C’est moi avec ma guitare et mon ukulélé, mais, va savoir pourquoi, après deux heures, t’en veux encore.»

Pépé procédera au lancement de l’album Engagé! le 4 septembre à l’Archibald de Lac-Beauport, et le 5 septembre, au Quai des brumes, à Montréal.

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