Le Journal de Quebec - Weekend

«J’A JOUE LA TOUNE» CETTE SAISON

Cette saison, une bonne dizaine d’émissions fera la part belle à la musique. Les dernières années l’ont prouvé, avec les succès de Star Académie et de La Voix, les grands rassemblem­ents familiaux se font souvent autour d’une chanson. Une présence qui fait

- Emmanuelle Plante Collaborat­ion spéciale EMMANUELLE.PLANTE@QUEBECORME­DIA.COM

«Radio-Canada reste le plus gros employeur des télédiffus­eurs, note Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens. La société d’État se maintient dans la visibilité qu’elle offre aux musiciens. Cette saison, ce sera peut-être un peu plus. La bonne nouvelle est que les contrats ont triplé du côté de TVA depuis 2010.»

Souvenez-vous il y a 25 ans, toutes les émissions du matin au soir en passant par le midi et la fin d’aprèsmidi avaient leurs propres house

band. «Il y avait de la musique live dans Les tannants! lance Luc Fortin. Un musicien pouvait travailler sur quatre shows dans sa journée. C’était les belles années.»

CHANGEMENT

Mais l’écoute s’est fragmentée avec la multiplica­tion des chaînes. Les budgets ont été amputés. L’avènement d’internet a aussi donné un accès direct à la musique. Le spectateur n’a plus à attendre un passage dans une émission de pointe pour voir son chanteur jouer son tube de l’heure. La disparitio­n des talk

shows a aussi éliminé une vitrine possible. Pénélope demeure le seul rendez-vous du genre en période estivale. La venue d’Éric Salvail en fin de soirée à V est donc très attendue.

Belle et Bum qui entame sa 11e sai- son tient fidèlement la route valorisant la musique au premier niveau. «Télé-Québec est une chaîne culturelle et éducative qui assume bien son mandat, rappelle Dominique Chaloult, directrice de la programmat­ion. Nos barèmes sont différents des grands réseaux. Avec 120 000 téléspecta­teurs qui apprécient chaque semaine le spectacle que nous leur offrons, elle reste une émission phare.»

ORIGINALIT­É

Aujourd’hui, au-delà des chansons qui tournent (ou pas) à la radio, les grands réseaux privilégie­nt des numéros originaux. «Nous devons être créatifs, avoue Denis Dubois, v-p variétés, jeunesse et famille de Contenu QMI. On voit que la musique vient chercher les émotions chez le public. Elle a sa place dans notre programmat­ion. On l’intègre à nos concepts, on lui donne un côté showbiz même dans des formats que l’on fait éclater grâce à des collaborat­eurs comme Stéphane Laporte.»

«La musique s’inscrit dans une émission. Elle doit faire partie de sa structure, de son histoire, ajoute Louise Lantagne, directrice générale des services français de la télévision de Radio-Canada. Et la priorité doit rester francophon­e. Dans Le choc des génération­s, 75 à 80 % des chansons seront en français.»

«L’industrie musicale a sa part de responsabi­lité dans ce changement, avance l’animateur Gregory Charles. À une certaine époque, un chan- teur ne jouait que son single sur toutes les émissions où il passait. Après, il y a eu la mode des contreempl­ois. Aujourd’hui, les artistes sont conscients que de prendre part à un numéro exclusif peut être payant pour eux.»

 ??  ?? LA VOIX
BELLE ET BUM
LA VOIX BELLE ET BUM
 ??  ?? ÉRIC SALVAIL
ÉRIC SALVAIL
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada