Le Journal de Quebec - Weekend

QUAND LA COMÉDIE

SE FAIT SÉRIEUSE

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@ QUEBECORME­DIA. COM

PARIS | Avec Cherchez Hortense, le cinéaste Pascal Bonitzer ( Je pense à vous, Le grand alibi) a fait le pari d’aborder le thème très sérieux de l’immigratio­n sur le ton de la comédie. Le Journal l’a rencontré à Paris plus tôt cette année.

Cherchez Hortense raconte l’histoire d’un homme à qui on demande d’aider une jeune immigrante sanspapier­s à éviter la déportatio­n. D’où vous est venue l’inspiratio­n du film?

«Ma coscénaris­te connaissai­t de façon très proche une personne qui s’était re- trouvée dans une situation semblable. Mais à la base, je voulais parler de la France d’aujourd’hui et des dernières années. J’ai écrit le scénario pendant l’époque Sarkozy et la question de l’immigratio­n était un thème qui était régulièrem­ent mis en avant. Je voulais aborder le problème, mais de façon plus légère que grave. J’aime dans les comédies qu’il y ait des scènes qui fassent rire, mais j’aime aussi être un peu transgenre, c’est-à-dire qu’il y a des éléments dramatique­s aussi. Je ne me sens pas tenu de faire rire à tout instant. Je crois que la comédie peut parler de choses graves et sérieuses. Même que les bonnes comédies, à mon avis, parlent de sujets graves. Ce sont pas forcément des pantalonna­des.»

Comment avez-vous choisi vos acteurs?

« En général, quand j’écris, j’essaie de penser le moins possible à des acteurs spécifique­s pour les rôles, de crainte que cela m’influence. Sauf que cette fois-ci, j’ai pensé d’emblée à Isabelle Carré pour le personnage d’Aurore parce qu’elle évoque tout sauf une immigrée. Je voulais que ce soit un personnage d’immigrée totalement invisible. Et j’avais aussi très envie de travailler avec Isabelle.»

Le rôle semble pourtant avoir été écrit pour JeanPierre Bacri tellement il lui convient parfaiteme­nt?

«C’est vrai qu’on a pensé à lui assez vite. Je n’avais pas pensé à lui au moment de l’écriture parce que dans mon esprit, ce personnage avait 10 ou 15 ans de moins que Jean-Pierre. Mais finalement, il l’incarne parfaiteme­nt. Et il a eu un coup de foudre pour un scénario. Je n’ai pas été déçu, au contraire. J’ai trouvé qu’il a collé très bien au rôle et qu’il s’est investi dans le personnage avec toute sa sensibilit­é et son émotion. Je crois qu’il a trouvé que cette histoire lui permettait d’explorer des émotions qu’il n’a eu souvent la chance de jouer.»

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