Le Journal de Quebec - Weekend
UNIVERS FRAGILE
En une trentaine d’années de carrière dans la ville de Québec, la comédienne Marie-Ginette Guay a vu le monde du théâtre vivre toute une évolution: l’univers créatif des artistes ne cesse de repousser les limites, de nouveaux talents émergent continuellement, mais malgré tout, l’industrie demeure précaire et peine à joindre les deux bouts.
Marie-Ginette Guay a terminé le conservatoire d’art dramatique de Québec en 1980. Depuis, elle a principalement oeuvré sur les planches de la région, mais on l’a aussi vue au cinéma et à la télévision, notamment dans Aveux et Yamaska. De Québec à Tombouctou, le théâtre reste le théâtre, mais à ses yeux, dans la capitale, la créativité est particulièrement au coeur de l’industrie. «Ça fourmille d’idées. La diversité est formidable et c’est vraiment ce qui est à noter dans notre évolution», a-t-elle souligné lors d’un entretien avec le Journal.
Avec le conservatoire en plein centre-ville, Québec est une vraie mine d’or à talents qui regorgent d’imagination. «Il y a beaucoup de jeunes et de créations. Il y a tellement de choses de qualité que c’est difficile pour les théâtres de faire des choix», a affirmé celle qui enseigne aussi la diction à cette relève fleurissante.
PRÉCARITÉ
Malgré une offre intéressante de productions, le milieu du théâtre demeure fragile à Québec. Les difficultés de financement donnent du fil à retordre aux différents théâtres de la région.
«On coupe le nombre d’artistes dans les distributions, on coupe dans les décors et, à un moment donné, le budget des spectateurs a aussi ses limites: on ne peut pas toujours augmenter le prix des billets», a déploré Mme Guay.
Dans un tel contexte, il est parfois difficile pour les établissements de diffusion de maintenir la tête hors de l’eau. Il ne serait pas question de théâtre dont la survie est carrément menacée à Québec, mais des lumières rouges s’allument dans les différentes organisations et des choix sont souvent faits en fonction de la réduction des dépenses.
«Ça va, ça marche, les gens sont merveilleusement imaginatifs. Avec un dollar, ils font des miracles, mais c’est toujours précaire; alors, il faut prendre soin du théâtre», a dit Mme Guay.