Le Journal de Quebec - Weekend
télévision
Salut, Bonjour! fête ses 25 ans
LA RADIO À LA TÉLÉVISION
«Le nom a précédé le concept d’un an, se souvient Claude Saucier, premier animateur officiel du fameux rendez-vous de 1988 à 1991.» Mathias Rioux animait déjà une émission matinale qui portait le nom de Salut, Bonjour!. Michel Chamberland, le vice-président de la programmation de l’époque, avait repéré Saucier à la barre de Téléservice à Radio-Québec, puis à la radio où il était aussi très actif.
«La réalisatrice Louise Forest et moi avions soumis l’idée de copier la radio, mais à la télévision. Nous nous disions: on va leur montrer plutôt que de leur dire. Alors plutôt que de proposer des chroniques de gymnastique ou de cuisine, nous avons opté pour les services essentiels pour commencer la journée. Les gens veulent savoir ce qui se passe dans l’actualité, connaître le temps qu’il fait, les résultats de hockey. Je souhaitais aussi suivre les minutes de l’horloge en proposant des rendez-vous fixes pour chaque service.»
«À ce niveau, l’émission a évolué, note Gino Chouinard qui anime Salut, Bonjour! depuis 2007 après avoir passé 4 ans à la barre de la version weekend. On se demande toujours comment illustrer nos propos: faut le voir comme on dit. Il nous arrive souvent de laisser tomber certains sujets faute d’images. Les réseaux sociaux nous aident en ce sens.»
LE JUSTE TON
Issu des sports et de la radio, Guy Mongrain avait connu beaucoup de succès en animant Charivari. En septembre 1991, il prenait le flambeau. Il a accompagné nos matins pendant plus de 13 ans. «Je ne pensais pas devenir chef d’antennes aussi jeune! avoue-t-il. Si Salut, Bonjour! reste encore aujourd’hui une émission phare, c’est parce que le public s’y reconnaît. Nous sommes complices des gens. Il n’y a aucun inside. Nous sommes devenus une manufacture à bloopers. En trois heures de direct tout peut arriver. Mais nous sommes aussi les premiers à les informer grâce à des gens compétents.» «La plupart des collaborateurs de Sa
lut, Bonjour! étaient issus des nouvelles, se souvient Claude Saucier. Nous étions très près de l’information. On ne faisait pas juste du divertissement. D’ailleurs, si notre première saison s’est faite en direct de l’entrée de Télé-Métropole nous avons rapidement déménagé au 10e étage avec les nouvelles.»
«Dès le début nous avons parlé d’une émis-
sion d’humeur, se souvient Daniel Rancourt, réalisateur de Salut, Bonjour! depuis 24 ans. Avec les années, il y a eu des changements de décors, d’infographie, de musique. Nous nous adaptons selon l’écoute avec plus de services à 7 h, de chroniques à 8 h. Aujourd’hui les segments sont plus rapides, mais le ton a toujours été le même. Salut, Bonjour! a donné lieu à de grandes amitiés.» «Le ton, le dynamisme et l’énergie positive font de
Salut, Bonjour! l’émission de loin la plus performante de la grille de jour toutes chaînes confondues, note Martine Mailly, directrice du placement électronique chez Aegis Media. L’équipe a un réel plaisir, ça part bien la journée. Mais face aux mauvaises nouvelles, elle fait preuve d’une belle empathie.» «Les gens me parlent beaucoup de notre authenticité, de notre simplicité, explique Gino Chouinard qui rentre d’une tournée à travers le Québec où il a pu remercier le public de sa fidélité. Il y a beaucoup de fous rires, mais nous avons aussi la capacité de nous adapter rapidement à l’actualité. J’ai vécu la libération des 33 mineurs chiliens en direct. Puis, l’écrasement de l’hélicoptère TVA alors que nos propres collègues étaient les victimes. Je me souviens aussi de cette voiture volée dans une station-service alors qu’un enfant se trouvait à bord. Dans des cas pareils, mon raisonnement est teinté de mes propres sentiments. Nous avons tous le désir de perpétuer la tradition d’informer les gens dans la bonne humeur en offrant une émission de qualité et en misant sur la proximité que nous avons avec eux.»
LA FORCE DE L’ÉQUIPE
«Ma devise, lance Guy Mongrain: Tout le monde est important pour l’émission, mais personne n’est plus important que l’émission. Salut,
Bonjour! est un travail d’équipe incroyable à tous les niveaux.» «Nous savions qu’il fallait une gang où chacun aurait sa spécialité. Je voulais aussi me déplacer en direct pendant que je présentais les chroniqueurs. Puis, on a ajouté de la musique. J’ai fait danser Jocelyne Cazin sur du James Brown !»
«Je suis venu faire un remplace- ment, se rappelle Daniel Rancourt, puis j’ai collé là. J’ai tellement aimé l’équipe. J’ai fait Fort Boyard à l’époque, je fais Le banquier, mais je reviens toujours à ma gang, une belle famille autour du toaster le matin ! Des gens charismatiques, au tempérament doux, vrais. C’est contagieux ce monde-là !»
«Si Salut, Bonjour! continue d’être loin devant malgré ce que la compétition propose, c’est aussi qu’ils rejoignent un public très varié, observe Martine Mailly qui achète l’espace publicitaire pour ses clients toujours au rendez-vous. Des étudiants comme des travailleurs, des gens à la maison, des familles, des personnes âgées regardent l’émission. Ils ont su rester actuels dans leur casting lorsqu’il y a eu des changements. Ils sont sur le terrain, directement au coeur de la vie des gens.»
PÉPINIÈRE DE TALENTS
Johane Despins, Jocelyne Cazin, Benoît Johnson, Paul Rivard, Valérie Letarte, Pénélope McQuade, Pierre Pagé, Clodine Desrochers, Chantal Lacroix, Benoît Gagnon, Jasmin Roy. Marie-Claude Savard. Anouk Meunier, Jean-Philippe Dion sont tous passés par Salut, Bonjour!.
«J’ai vu des carrières décoller en fusée. Je pense à Clodine Desrochers à l’époque ou à Anouk Meunier actuellement, confirme Guy Mongain.»
«Ça été une belle grande école pour bien des gens. Pour travailler à
Salut, Bonjour! il faut être en mesure d’aborder différents sujets sous plusieurs angles, note Daniel Rancourt. Ce n’est pas étonnant que plusieurs se soient
retrouvés à animer leurs propres émissions.»
LA COMMUNAUTÉ SB
Cet été, Salut, Bonjour! a occupé pendant plus de 15 semaines le sommet du palmarès des engagements sociaux. L’émission est celle qui fait le plus jaser et qui génère le plus de réactions sur les médias sociaux. L’équipe de Laurent Maisonnave de Seevibes analyse les cotes d’écoute sociales et confirme la position enviable qu’occupe Salut, Bonjour! même sur les réseaux sociaux.
«Le public de Salut, Bonjour! est très actif sur Facebook. On attribue cette popularité à une stratégie bien organisée. Les téléspectateurs ont changé leur façon de consommer la télévision et l’équipe de Salut,
Bonjour!! l’a compris. Plus de 6 “post” originaux sont envoyés pendant chaque émission. Du matériel exclusif qui permet de prendre le pouls de la population, poursuit le président de Seevibes et ses acolytes. Plus de 1500 personnes uniques participent aux “post” chaque jour. C’est énorme.
Ça rend l’expérience télévisuelle très interactive. Mise à part, certaines séries comme La galère où l’auteure échange beaucoup, Salut, Bonjour!, avec un contenu actuel, est unique en son genre, conclut-il.»
Salut, Bonjour! a actuellement plus de 225000 amis sur Facebook. Seule Occupation Double peut se vanter d’avoir une aussi grosse communauté (270000). «Gino prend bien soin des gens qui communiquent via les réseaux sociaux, ajoute Daniel Rancourt. Il les met en valeur, lit régulièrement leurs réactions. Ça nous donne des réponses claires sur ce que les gens veulent.»
EN CONCLUSION
Salut, Bonjour! souligne ses 25 ans jusqu’à la fin de la semaine en recevant d’anciens collaborateurs, en présentant des archives croustillantes, puis des mots offerts par des personnalités et à un quiz fort divertissant tous les matins vers 7 h 45. Gino Chouinard s’est également promené cet été à travers les différentes régions du Québec afin de recueillir vos commentaires. Vos souhaits sont toujours les bienvenus. Mardi dernier, une dame soulignait qu’il y a 25 ans, elle berçait sa petite fille naissante en regardant la toute première émission de Salut,
Bonjour!. Une fidèle téléspectatrice qui, comme tant d’autres, se réveille avec le plaisir qui se dégage du chaleureux studio du 10e étage de TVA.