Le Journal de Quebec - Weekend

LUMINEUSE HEROINE

- Marc-André Lemieux MARC-ANDRE.LEMIEUX@QUEBECORME­DIA.COM √ 30 vies reprend l’antenne d’ICI RadioCanad­a Télé, lundi, à 19 h. √ Mariloup reprend aussi son rôle dans Unité 9, dont la deuxième saison commence mardi, à 21 h.

Mariloup Wolfe ignore qui ses garçons regarderon­t les soirs de semaine, cet automne: maman à Radio-Canada ou papa à TVA? L’actrice peut difficilem­ent éviter cette question en entrevue, car son couple monopolise­ra la case horaire de 19 h cette saison. Pendant qu’elle jouera dans 30 vies, Guillaume Lemay-Thivierge, pilotera Faites-moi confiance. Bien que leurs émissions rivalisent dans les cotes d’écoute, les deux comédiens sont loin d’avoir une relation compétitiv­e. «Ça nous importe peu, insiste Mariloup. On fait notre job. On est chanceux d’avoir du travail. Nos projets sont intéressan­ts. C’est ça qui compte.» Discussion avec la nouvelle héroïne de Fabienne Larouche. Dans 30 vies, tu interprète­s Élisabeth Bergeron, une professeur­e d’art plastique au Vieux-Havre. Est-ce difficile d’incarner un personnage lumineux dans un téléroman qui aborde des sujets parfois sombres? Au début, ça m’inquiétait. Je disais: «On parle de viol, pis de suicide… et mon personnage est au bord du divorce… Je vais la mettre où, cette lumière?» J’en ai discuté avec plusieurs personnes, puis on a conclu qu’Élisabeth rayonnait quand elle enseigne. Elle est passionnée par son métier et ça paraît. Comment t’es-tu préparée à jouer une professeur­e? J’ai puisé dans mes souvenirs. J’ai demandé aux jeunes ce qu’ils aimaient chez leurs profs. Ils m’ont répondu: «On aime quand ils nous prennent au sérieux; pas quand ils nous prennent pour des cons.» Je voulais aussi qu’Élisabeth fasse preuve d’autorité avec ses élèves. Je ne voulais pas seulement être «l’artiste un peu hippie». J’y tenais parce qu’on a fait quelques screen tests au début… Et quand on m’asseyait à côté d’une élève, j’avais l’air d’être son amie! Quand j’ai vu ça, j’ai dit: «Oh mon dieu! J’ai 35 ans: j’ai l’âge d’être une prof, mais je peux encore avoir l’air

d’une adolescent­e!» Comment gères-tu le rythme effréné des

tournages de 30 vies? Je suis très discipliné­e. C’est le secret. La semaine, je reste à Montréal pendant que ma famille reste en campagne. Je suis dans ma bulle. Je concentre toutes mes

énergies sur 30 vies. Je n’ai pas le choix. Chaque jour, on tourne énormément de scènes. Ma tête doit être là à 100 %. Ça implique beaucoup: sommeil, boire de l’eau, apprendre les textes à l’avance, etc. Mon but, c’est d’avoir du plaisir sur un plateau. Je pourrais arriver au travail et savoir mes textes à

moi- tié, mais je n’aurais pas de fun. J’arrive hyper bien préparée. Ça me permet de déconner un peu avec Patrick Drolet, Michel Charrette et André Robitaille. Guillaume a déjà joué dans 30 vies. Quels conseils t’a-t-il donnés? Parce qu’il est déjà passé par là, il connaît la vitesse à laquelle on court. Il m’envoie souvent des textos de pep talk. Il me dit: «Ça roule vite. Le but, c’est d’avoir une bonne moyenne au bâton. Quand t’es plus ou moins satisfaite d’une scène, tu l’oublies et tu penses à celle qui s’en vient.» Ses mots m’aident beaucoup. Je suis perfection­niste dans plusieurs sphères de ma vie, mais pour 30 vies, je dois faire du laisser-aller. Sinon, je passerais mon temps à m’en faire. Il m’aide à apprendre mes textes. Il m’a aidée à bien placer le personnage. Il vient me voir dans ma loge. Il s’occupe des enfants. Il fait mes lunchs. C’est un partenaire exceptionn­el! Ton premier long-métrage, Les pieds dans le

vide, remonte à 2009. As-tu d’autres projets de réalisatio­n? Mon rêve, c’est de faire un deuxième long-métrage. On m’a proposé certaines choses, mais

j’ai refusé. Les pieds dans le vide, c’était cinq ans de ma vie, en comptant les demandes de subvention­s, les dépôts auprès des institutio­ns. Si on pouvait faire deux films par année, je ferais plein de films d’horreur, de films d’ados, pis de comédies romantique­s! Mais j’ai l’impression que je vais avoir la chance de réaliser au maximum trois films d’ici ma retraite. Avec la maternité et ma carrière de comédienne, je dois bien les choisir. As-tu mis tes projets de réalisatio­n sur la glace cet automne? Au contraire! Depuis que j’ai commencé les

tournages de 30 vies, je suis hyper motivée. Plus t’en fais, plus t’es capable d’en faire. Avant d’avoir mes deux garçons, je pensais que j’allais profiter de mon congé de maternité pour m’avancer sur certains projets, mais j’étais toujours fatiguée! Quand je suis chez moi pis je fais des brassées de lavage, j’ai l’impression d’être peu productive. Quand je suis en tournage, je suis allumée. J’ai l’impression d’être une meilleure mère parce que je m’accomplis ailleurs.

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