Le Journal de Quebec - Weekend

Repousser les limites

Quelque chose d’étrange frappe l’auditeur à l’écoute du nouvel album de Dream Theater. À l’exception de la dernière piste qui fait plus de 22 minutes, aucune des neuf chansons ne dépasse la barre des 10 minutes.

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@QUEBECORME­DIA.COM

On y trouve même trois pièces de moins de cinq minutes (le titre d’ouverture, l’instrument­ale False Awakening arrête même le chronomètr­e à 2:42) sur cet album éponyme qui sortira mardi. Voilà qui est plutôt inhabituel.

«C’est un défi pour nous d’écrire des chansons courtes», reconnaît le guitariste John Petrucci, dans un entretien accordé au Journal de Québec.

«Certains de nos albums étaient comme ça dans le passé, comme Awake (1994), alors que sur nos plus récents, nos chansons faisaient entre huit et 12 minutes. Cette fois, on voulait retourner à des chansons plus compactes, entre cinq et sept minutes. Ce qui est cool quand tu fais ça, c’est que tu te trouves à mettre le focus sur ton style et à éliminer plein de trucs qui ne sont musicaleme­nt pas nécessaire­s. Je crois que les chansons qu’on en tire sont plus puissantes», analyse Petrucci.

LE MÊME ADN

Ce changement d’orientatio­n ne modifie en rien l’ADN musical du quintette complété par le chanteur James LaBrie, le claviérist­e Jordan Rudess, le bassiste John Myung et le petit dernier, le batteur Mike Mangini. On demeure dans un métal progressif mélodique et épique. Toutefois, assure John Petrucci, ça ne signifie pas que Dream Theater entend se contenter de surfer sur sa réputation.

C’est d’ailleurs pour bien marquer ce désir constant de repousser ses limites que le groupe a choisi de donner son nom à ce 12e album.

«C’est une affirmatio­n. Après 12 albums, des gens pourraient penser que ce n’est qu’un autre album, que le groupe est devenu ennuyant ou satisfait. Mais ce n’est pas comme ça qu’on pense. Nous sommes excités et nous voulons montrer que nous allons continuer d’aller de l’avant», dit le guitariste.

PAGE TOURNÉE

Dream Theater l’album se veut aussi la dernière page qui se tourne sur l’ère Mike Portnoy. Le batteur, l’un des trois membres fondateurs du groupe, avait quitté Dream Theater en septembre 2010, tout juste avant l’enregistre­ment de l’album A Dramatic Turn of Events. Son remplaçant, Mike Mangini, a été embauché pour la tournée mondiale qui a suivi. Mais le nouvel album marquait sa première participat­ion à l’écriture et l’enregistre­ment de chansons avec Dream Theater.

«Il avait hâte à ce moment et nous aussi. C’est un passionné. Dès le premier jour en studio, il était prêt, assis derrière sa batterie, ses baguettes dans les mains. Il a un esprit créatif et a toujours des idées à nous soumettre. En même temps, il a un grand respect pour nous et notre histoire. La chi- mie est vraiment bonne», se réjouit John Petrucci. Dream Theater a mérité sa première nomination aux Grammy en carrière en 2012, quand On the Backs of Angels s’est trouvée en lice dans la catégorie meilleure performanc­e hard rock/métal. «C’est une chanson de huit minutes. Nous n’avons pas fait de compromis et avons été reconnus pour ce que nous sommes.» Le groupe prévoit partir en tournée en Europe en janvier. Une visite au Québec, où Dream Theater est toujours accueilli à bras ouverts, se profile autour du printemps. L’album Dream Theater paraîtra mardi.

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DREAM THEATER
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