Le Journal de Quebec - Weekend
FORMIDABLE GABRIELLE
Gabrielle
C’est un film courageux, mais aussi profondément touchant que signe la cinéaste Louise Archambault avec son second long-métrage, Gabrielle, qui arrive sur nos écrans après avoir charmé le public dans quelques festivals à l’étranger.
Gagnant du prix du public au Festival de Locarno (comme Monsieur Lazhar il y a deux ans), Gabrielle est une oeuvre d’une grande sensibilité qui touche en plein coeur. Un vrai feel good movie, sincère et authentique, qui réchauffe l’âme.
L’histoire du film tourne donc autour de Gabrielle (Gabrielle Marion-Rivard), une jeune femme de 22 ans qui vit avec le syndrome de Williams (un handicap intellectuel).
Dotée d’un talent exceptionnel pour la musique et le chant, elle partage sa vie entre ses cours de chorale, sa soeur (Mélissa Désormeaux-Poulin) et sa mère (Isabelle Vincent) et enfin son amoureux, Martin (Alexandre Landry), qui souffre également d’une déficience intellectuelle.
Malgré les réticences de leurs entourages respec- tifs, Gabrielle et Martin aspirent à pouvoir vivre leur amour normalement et à avoir droit à leur autonomie.
PUDEUR ET FINESSE
Impossible de ne pas tomber sous le charme de la révélation du film, la formidable Gabrielle MarionRivard, qui souffre elle-même du syndrome de Williams. Pétillante, respirant la candeur et la joie de vivre, elle est le coeur et l’âme de ce très beau film réalisé avec pudeur et finesse par Louise Archambault ( Familia).
Optant pour une approche quasi documentaire, la cinéaste a trouvé le bon ton, filmant ses acteurs avec spontanéité et générosité, sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Autour de sa Gabrielle, Louise Archambault a d’ailleurs réuni une distribution audacieuse composée d’acteurs professionnels (dont l’excellent Alexandre Landry) et de personnes atteintes de déficience intellectuelle.
Un mélange heureux qui donne lieu à certaines scènes particulièrement émouvantes, dont celles où la chorale de Gabrielle chante avec Robert Charlebois. Il faut voir ce Gabrielle.