Le Journal de Quebec - Weekend

MICHEL RIVARD

Auteur-compositeu­r qui se passe de présentati­ons, Michel Rivard nous arrive avec un nouvel album, Roi de rien. Un disque ayant la ville pour toile de fond, rempli de petites histoires humaines. Rencontre.

- Raphaël Gendron-Martin RAPHAEL.GENDRON-MARTIN@QUEBECORME­DIA.COM

Ayant passé toute son enfance dans le quartier Villeray, avant de partir pour la banlieue, Michel Rivard a déménagé sur le Plateau Mont-Royal, au début des années 1970, alors qu’il lançait Beau Dommage.

Après être ensuite parti en périphérie, à la campagne et dans d’autres quartiers de la métropole, ce n’est qu’il y a trois ans que l’auteur-compositeu­r est revenu sur le Plateau, près du parc Lafontaine. L’esprit de la ville l’a inspiré au point de devenir la toile de fond de

Roi de rien, son nouvel album. «J’en ai rien à foutre du Plateau branché, avec ses bars et ses restos, dit-il, rencontré justement dans un café sur Mont-Royal. Ce qui m’intéresse, c’est le vrai vieux Plateau, avec ses rues, ses ruelles, ses arbres, ses commerces. Je le vois dans beaucoup de chansons de l’album. Ce n’est pas un hommage à Montréal, mais ça reste la toile de fond avec des petites histoires humaines, des petites vignettes.»

MATIÈRE PREMIÈRE

Alors qu’il prenait généraleme­nt cinq ans pour concocter un nouvel opus, l’artiste de 62 ans n’a pris «que» deux années pour écrire cette nouvelle galette. Jusqu’à quel point les chansons qu’on y trouve sont autobiogra­phiques ou fictives?

«De toute ma vie, j’ai rarement écrit des chansons autobiogra­phiques, répond-il. Ma vie est ma matière première en ce qu’elle comprend d’événements, d’amour, d’amitié, de joies, de malheurs, mais c’est relié à ce que je vois, ce que j’entends. Je préfère créer des petites histoires avec des personnage­s qui ne sont pas nécessaire­ment moi, mais où je peux être un peu impliqué.»

Sur Styromouss­e, il parle d’un homme de Roberval venu à Montréal pour l’amour d’une fille. «C’est une histoire complèteme­nt inventée, mais qui comprend des bouts de mon histoire à moi qui sont camouflés.»

Sur Dans l’bois, il prend la voix d’un itinérant autochtone. «Je n’ai rien à voir avec ça, mais, comme tout le monde, ça me touche. Le petit film documentai­re qui a inspiré cette chanson [ Je ne veux

pas mourir, de Paul Rivet] m’a touché.»

ÉNERGIE LIVE

À la réalisatio­n, Michel Rivard a requis les services d’Éric Goulet, pour qui il a beaucoup d’admiration. «Son premier album de Monsieur Mono reste pour moi un jalon dans la chanson intimiste québécoise. Comme réalisateu­r, j’ai aimé le fait qu’il voulait capter le plus possible le son live, en studio. C’est exactement ce que je voulais faire.»

Ses inséparabl­es musiciens du Flybin Band (Mario Légaré, Rick Haworth, Sylvain Clavette) sont de retour, tandis que deux nouvelles choristes (Lana Carbonneau, Audrey-Michèle Simard) prêtent leurs voix à plusieurs chansons.

Sur Ma soeur la lune, Michel Rivard a aussi eu le bonheur de chanter avec sa fille, Adèle Trottier-Rivard. «Elle est extrêmemen­t talentueus­e. Elle a un timbre de voix très reconnaiss­able. Je sais qu’elle va laisser sa trace. Je souhaite qu’elle fasse un jour ses propres affaires.»

√ L’album Roi de rien paraîtra ce mardi.

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