Le Journal de Quebec - Weekend

RUSH

C’est ironique qu’ Olivia Wilde n’ait pas eu la chance de conduire l’un des anciens bolides de course dans le film de Ron Howard sur la Formule 1, Rush.

- Jim Slotek Agence QMI

En fait, Olivia et Daniel Brühl, qui joue le célèbre pilote autrichien des années 1970 Niki Lauda, sont les deux seuls membres de l’équipe de tournage réputés pour avoir le pied pesant.

«Rien ne me fait plus rager que des automobili­stes lents. Je deviens en furie quand je me trouve coincée derrière l’un d’eux», a dit Wilde, qui joue Suzy Hunt, l’épouse mondaine du pilote britanniqu­e de F1 James Hunt (elle quittera ultimement ce dernier pour se marier avec le célèbre Richard Burton).

«Je ne suis pas un danger public, a-t-elle poursuivi. Jamais je ne prendrais de risque qui pourrait mettre la vie de quiconque en péril. Mais je pense qu’il est possible de conduire vite, en toute sécurité. Et c’est ce que je fais.»

Pour seule consolatio­n, elle a pu s’asseoir dans une des répliques des F1 sur le plateau. «Je ne l’ai pas mis en marche, mais de m’y asseoir m’a suffi pour sentir la folie que j’aurais à la conduire. Ces bolides des années 1970 étaient de véritables bombes.»

«Il y a quelque chose de pervers dans le fait de regarder des courses d’automobile­s, de voir quelqu’un défier la mort, comme le faisaient les gladiateur­s dans l’antiquité. Et les conjointes à la maison gardent les poings serrés à chaque course, redoutant le pire.»

FOLIE DE L’ÉPOQUE

C’est d’ailleurs sur l’une de ces scènes que Suzy fait son entrée dans le film réalisé et écrit par Ron Howard et Peter Morgan ( Frost/Nixon).

«Je ne connaissai­s rien à la Formule 1 et encore moins sur les pilotes des années 1970. Et si vous m’aviez dit qu’il s’agissait de pure fiction, je l’aurais cru sur parole tellement la course automobile était folle à l’époque. Hunt (Chris Hemsworth) était beau, incroyable­ment talentueux et charismati­que, alors que Lauda, lui, était complè- tement à l’opposé. Leur rivalité s’en trouve renforcée, ce qui constitue la trame du film. Ça fait très Hollywood, mais c’était la réalité.» Les textes de Peter Morgan ont toujours un sens profond, et Wilde a très vite compris que son rôle servait à éplucher les couches de bravoures de Hunt. «Tout ce qui le rendait si populaire serait décrié de nos jours, tous ses excès (alcool, drogue et conquêtes). C’était l’époque – et je cite ici Ron Howard – de l’amour libre (non protégé) et de la conduite dangereuse.»

ÂMES SOEURS

«James incarnait cet idéal, audacieux dans toutes les sphères de sa vie. Suzy était semblable. Ils étaient des âmes soeurs, mais tellement seuls à la fois.» Mais ce qui a le plus excité Wilde pendant le tournage était sa garde-robe des années 1970. «Une fois que j’ai enfilé cet incroyable manteau en peau de mouton et ses bottes avec des talons de huit pouces de haut, j’ai compris le personnage de Suzie. J’ai compris alors le personnage mondain en toute occasion. J’ai pu l’apprécier, bien qu’elle soit différente de moi.»

«Lorsque vous enfilez les vêtements de votre personnage, vous comprenez soudaineme­nt qui vous êtes. Comme lorsque j’ai joué une effeuilleu­se dans La recette du

succès, un film de Jim Field Smith mettant également en vedette Jennifer Garner, je ne suis pas entrée dans la peau de mon personnage avant de mettre ses chaussures.»

«J’ai toujours été obsédée par la musique et les vêtements des années 1970. Et là, je baignais dans cette époque à souhait.»

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