Le Journal de Quebec - Weekend
AMSTERDAM
Amsterdam est un projet muri de longue date par Miljevic et ses amis à la ville Gabriel Sabourin et Louis Champagne. Le trio a mis huit ans à compléter l’écriture du scénario de ce film qui se situe entre le thriller, le suspense et la comédie. À l’écran, Sabourin et Champagne forment, avec Robin Aubert, un trio de vieux chums qui utilisent son voyage de pêche annuel comme couverture pour s’offrir à l’insu de leurs conjointes un weekend de débauche à Amsterdam. Leur plan ne laisse rien au hasard. Avant de prendre l’avion, ils se rendent même à leur camp de pêche où sont prises sur le quai les photos de pêche qui leur serviront d’alibis. Mais les équipements de pêche prennent vite le bord et c’est direction Amsterdam pour les gars, qui s’offrent les incontournables de la capitale néerlandaise: alcool, drogue et visite luxurieuse du red light.
DISPARITION
C’est à ce moment que le scénario s’éloigne de la frivolité pour nous transporter dans des zones toujours plus sombres, au rythme des révélations peu glorieuses à propos de chaque protagoniste.
Le sable s’infiltre dans l’engrenage quand l’infertile Sam (Aubert) apprend que sa blonde (Suzanne Clément) est enceinte. À l’évidence, il n’est pas le père et il refuse de revenir au Québec malgré l’insistance de Jeff (Sabourin) et Marc (Champagne). De retour au bercail, ceux-ci devront de nouveau mentir à leurs blondes (Clément, Marie-Chantal Perron et Fanny Malette) pour éviter de dévoiler leur escapade à Amsterdam.
Ils ne trouvent rien de mieux que de simuler la disparition de Sam dans le bois, une couleuvre que les femmes avaleront de travers et qui, outre le déclenchement d’une enquête policière, révèlera des failles dans l’amitié apparemment solide entre les trois gars.
HALETANT
Amsterdam est un film sur l’amitié, le nondit et les dommages collatéraux liés au mensonge. Un film de gars, certes, même si les filles ne sont pas réduites à de simples fairevaloir. Les personnages féminins apportent de la substance à l’intrigue et ont aussi leurs zones d’ombres.
Le jeu des acteurs est solide (Robin Aubert est impeccable dans la peau de l’inquiétant Sam) et Miljevic, qui n’est quand même un dernier venu puisqu’il a déjà gagné un prix Jutra pour un court-métrage, montre une belle maitrise derrière la caméra.
Le scénario du trio Miljevic-SabourinChampagne tient en haleine avec ses nombreux revirements de situation pour peu qu’on en accepte certaines incohérences.
Au premier chef, une enquête policière dont la conclusion est évacuée du récit sans explication après plusieurs scènes de recherches en forêt et d’interrogatoires laissant croire que les détectives soupçonnaient la duperie.
Malgré ses quelques faiblesses, Amsterdam a tous les ingrédients pour obtenir un bon succès populaire.