Le Journal de Quebec - Weekend

COULEURS D’AUTOMNE

ASHEVILLE, Caroline du Nord | À l’ouest de la Caroline du Nord, tout tourne autour de la nature. Les activités, la gastronomi­e, l’art, les mentalités, le mode de vie des habitants: tout semble inspiré par les hauts sommets de la chaîne de montagnes Blue R

- Véronique Leduc Agence QMI

Bien sûr, les montagnes se laissent voir dès qu’on entre dans Asheville, mais au-delà de ça, elles sont le coeur et l’histoire de cette ville de 80 000 habitants nichée dans la vallée de la rivière French Broad.

D’abord, c’est à cause des montagnes qu’est née Asheville. Dès que le chemin de fer passe à travers ce plateau entouré de monts et de rivières, en 1880, Asheville est prescrit comme un remède aux maux et à la fatigue et plusieurs viennent y passer quelques jours pour profiter de l’air pur.

Encore aujourd’hui, Asheville témoigne de ce passé avec un hôpital et plusieurs centres médicaux, mais aussi des lieux de retraite et de nombreux spas et écoles de yoga.

Autre témoin de cette histoire, sans doute le plus magnifique et imposant: le Grove Park Inn, un hôtel construit par Edwin Wiley Grove, un pharmacien venu à Asheville en espérant que l’air pur soigne ses maux, tombé en amour avec l’endroit. Si le Grove Park Inn, qui a déjà célébré ses 100 ans, servait autrefois de lieu de retraite pour les visiteurs fortunés, il possède encore aujourd’hui un des spas les plus réputés au pays.

CENTRE-VILLE D’UN AUTRE SIÈCLE

Pendant un tour de vélo électrique avec Electro Bike Tours, alors qu’on se laisse redescendr­e du Grove Park Inn jusqu’au centre-ville de Asheville, Temple Inofasnthr­u, notre guide, pointe un parc ici, un jardin public là, désigne un rivage non loin, et explique: «Ici, passer du temps avec la famille à faire des pique-niques et à jouer dehors, ce n’est pas réservé uniquement aux weekends, c’est un mode de vie!»

Comme bien des gens rencontrés, Temple n’est pas originaire de la région, mais est littéralem­ent tombé en amour avec Asheville, ses montagnes et son atmosphère.

Pour prouver ses dires, en plein centrevill­e, devant le palais de justice, des enfants jouent dans la fontaine et des familles profitent du soleil d’automne. Autour: un centre-ville fait de beaux bâtiments historique­s. Parce que Asheville venait de connaître une fulgurante croissance et était donc fort endettée après la crise du Lundi Noir, contrairem­ent à ses semblables américaine­s, la ville n’a simplement pas pu investir dans de nouveaux bâtiments et a dû garder ses anciens. Le résultat n’est pas triste aujourd’hui et donne de jolis airs de début du 20e siècle à la ville.

LA NATURE AU MENU

À Asheville, même les menus des restaurant­s racontent la nature environnan­te. Au Posana Café par exemple, on ne sert que des plats cuisinés à partir des aliments locaux et de saison, le tout, sans gluten. Et l’endroit ne fait pas exception: «Pour les restos, ce n’est même plus nécessaire de dire que la cuisine est locale tellement c’est la norme», explique Dodie Stephens, du bureau de tourisme de Asheville, alors qu’elle est attablée au White Duck Taco Shop, un resto bohème de River Art District où plusieurs usines ont été transformé­es en studios d’art. C’est sans parler des marchés agricoles en plein air, particuliè­rement généreux en automne, installés dans un coin différent de la ville.

Pour accompagne­r le tout, dans la région, la nature se met aussi en bouteilles. Ashe- ville est réputée pour ses nombreuses bières brassées sur place: la ville compte 16 microbrass­eries! «C’est naturel que la région produise autant de cet alcool: après tout, la bière est composée à 90 % d’eau», rappelle Dodie.

Le vin n’est pas non plus en reste à Asheville: à cinq minutes du centre-ville, le vignoble du domaine de Biltmore produit 22 vins et est l’établissem­ent vinicole le plus visité au pays. Au-delà de son vignoble, c’est d’abord la maison Biltmore et ses 250 pièces (!) ainsi que ses nombreux jardins qui sont visités: Biltmore Estate est d’ailleurs la raison principale pour les visiteurs de se rendre à Asheville. Au milieu d’une forêt luxuriante, la maison Biltmore, construite en 1895 par George Vanderbilt, ayant eu, lui aussi, un coup de coeur pour les montagnes Bleues, est la plus grande maison des États-Unis et est inspirée des châteaux français.

AU PIED DES MONTAGNES

Puis, vient inévitable­ment un moment où on a envie de les voir de plus près, ces fameuses montagnes dont tout le monde parle à Asheville. On prend donc la route qui serpente à travers les reliefs pour arriver, 40 minutes plus tard, à Lake Lure, une petite ville dont la vie s’organise autour du lac en forme de croix.

Ici aussi, c’est une histoire d’amour avec

 ??  ?? 1
1

Newspapers in French

Newspapers from Canada