Le Journal de Quebec - Weekend
NOS OISEAUX FOUS
EN AGENTS SECRETS
Les pingouins de la saga Madagascar sont peut-être déments, mais ils sont à la fois sérieux. Sachez que ces volatiles sont, en fait, des agents secrets. Oui, vous avez bien lu! Et, avant leur arrivée dans les salles obscures la semaine prochaine, partons à leur rencontre…
Depuis 2005, les pingouins délirants font partie de l’univers des films d’animation Madagascar et l’idée de leur donner leur propre long-métrage – comme Le chat potté est issu de l’univers de
Shrek - date également de cette époque. Tom McGrath, qui double la voix de Skipper en version originale, en plus d’avoir coécrit le scénario, a aussi coréalisé tous les longs-métrages de la saga. «Nous avons créé ces personnages ensemble et nous les connaissons tellement bien! Nous avions toujours espéré pouvoir leur consacrer leur propre film. Simon Smith [NDLR: le coréalisateur de
Les pingouins de Madagascar], que je connais depuis des années, possède un sens de l’humour extraordinaire. Il a donc été capable de prendre les personnages existants, d’en développer des nouveaux et de donner à l’ensemble un air de fraîcheur. Après tout, nous travaillons avec les pingouins depuis 14 ans! Lui est capable d’inventer de nouvelles choses!», a-t-il indiqué aux journalistes lors de la présentation du film.
UN NOUVEAU DÉPART…
«Pourquoi j’aime les pingouins? En grande partie parce qu’ils sont proactifs. Ils ne se posent pas de questions. S’il y a un problème, ils foncent, quelles que soient les conséquences. Oui, ils feront peut-être des dommages collatéraux, mais, en fin de compte, ils auront réglé la situation et tout le monde sera heureux», de dire, pour sa part, Simon Smith.
Pour leur première fois au cinéma – et l’histoire est totalement indépendante de celle de la télésérie animée The Pen
guins of Madagascar diffusée par le réseau Nickelodeon -, la joyeuse bande se frotte à un adversaire redoutable. «Dave, une méchante pieuvre dont la voix est assurée par John Malkovich, veut se venger des pingouins qui, croit-il, lui a fait du mal dans le passé. En fait, les quatre pingouins sont plus populaires dans les zoos que Dave, qui s’est fait mettre dehors de tous les parcs animaliers à cause des pingouins. Il leur en veut parce que plus personne ne l’aime.»
Pour lui, le succès d’un film d’animation, tant auprès des enfants – le public cible – que des adultes – le second public puisque ce sont eux qui accompagnent les petits au cinéma – tient en très grande partie à la manière dont l’ennemi est développé. «Je crois qu’il faut un méchant complètement fou. Il faut absolument que l’intrigue échappe à toute logique pour n’être qu’émo-tionnelle. C’est pour cela [que la vengeance est un moteur aussi intéressant], car c’est un sentiment qui consume tout.» Mais ce n’est pas tout! Les pingouins de
Madagascar n’est pas qu’une intrigue de bons contre méchant(s), on y trouve aussi d’autres personnages hauts en couleur et hilarants, ainsi que les a présentés Simon Smith.
«L’association de North Wind est un regroupement d’animaux polaires, une société d’agents secrets, qui a pour mandat de venir en aide à tous ceux qui sont en danger. Cette organisation est tout ce qu’il y a de plus légitime et elle bénéficie d’un budget quasiment illimité, même si on ignore qui la finance. Évidemment, North Wind est persuadée qu’elle doit aider les pingouins!»
UN SUCCÈS JAMAIS DÉMENTI
Shannon Jeffries, la directrice artistique qui a oeuvré sur les premier et troi- sième Madagascar, a souligné que Les pingouins de Madagas
car s’inscrit dans la même lignée que la saga.
«L’élément central des films est la poursuite de quelque chose qui prend la forme d’un périple. Visuellement, nous avons voulu bien différencier les héros, le North Wind et le méchant. […] Je me suis attachée à créer trois styles différents pour que l’histoire soit toujours très claire. L’univers des pingouins est en teintes de bleus, des couleurs très naturelles, tandis que celui de Dave est principalement en violet et en kaki. Quant à North Wind, j’ai pris les mêmes couleurs que pour les pingouins, mais en leur donnant un aspect très technologique et moderne puisque ce sont des espions high-tech!» Et ce n’est pas parce que Les pingouins
de Madagascar est un film d’animation pour les jeunes que les adultes ont été oubliés pour autant, il suffit d’ailleurs de voir la séquence d’ouverture pour s’en convaincre. En effet, les réalisateurs nous présentent la naissance des pingouins… qui refusent absolument de ressembler aux volatiles qu’on voit dans des documentaires animaliers.
Et, clin d’oeil supplémentaire, Werner Herzog assure la narration, lui qui a réalisé Rencontres au bout du monde (2007) sur l’Antarctique! «Le seul objectif que nous nous sommes fixé est que le public sorte de la salle avec le sourire aux lèvres. Et même si nous avons creusé les personnes, il ne faut pas oublier que Les pingouins de Madagascar est d’abord et avant tout une comédie!» Les pingouins de Madagascar vivront leurs aventures animées dès le 26 novembre.