Le Journal de Quebec - Weekend
PLUS DE RÉSISTANCE
Moins d’action,
Avec cette première partie du troisième volet de la trilogie des Hunger Games, le réalisateur Francis Lawrence propose davantage un portrait social qu’un film d’action… et c’est tant mieux!
Je l’avais dit lors de la sortie du tout premier film Hunger Games, les scénaristes Gary Ross et Billy Ray étaient arrivés à donner au long-métrage une dimension «adulte» qui ne figure (malheureusement) pas dans le roman. J’avais donc été un peu déçue par L’embrasement (écrit par Simon Beaufoy et Michael DeBruyn), le deuxième volet, car il se consacrait beaucoup trop à l’action au détriment de la psychologie des personnages.
Avec La révolte, partie 1, Danny Strong (le Jonathan Levinson de Buffy, mais aussi le scénariste de l’excellent Game Change de HBO sur Sarah Palin avec Julianne Moore dans le rôle principal) et Peter Craig (un auteur de BD qui est derrière le scénario de The Town avec Ben Affleck) sont revenus aux sources et font de Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) une héroïne, non pas exempte de doutes (bien au contraire), mais débarrassée de cette candeur et dynamisme juvénile des deux premiers longs-métrages.
Quand s’ouvre Hunger Games: la révolte, partie 1, Katniss est écrasée par ses deux tours dans l’arène. Transportée dans le district 13 (vous remarquerez une certaine parenté visuelle avec les costumes de 1984), un lieu souterrain utilisé, avant la révolte, par le Capitole pour produire des armes, elle est confrontée à un choix. Soit elle décide de devenir la figure publique et la voix de la rébellion – et obéit aux ordres de la présidente Coin (une Julianne Moore convaincante, mais dont le débit de parole à la Game Change est parfois un peu étrange) –, soit elle redevient une personne comme les autres. Or, Peeta (Josh Hutcherson), prisonnier du président Snow (Donald Sutherland), est manipulé et torturé pour livrer des messages contre la révolte. Katniss désire le sauver et elle conclut donc un marché avec Alma Coin: elle se prêtera de bonne grâce à sa campagne de propagande en échange de la formation d’une équipe qui sera envoyée au Capitole pour en ramener Peeta et les autres tributs (dont Johanna Mason, jouée par Jena Malone).
CAUSE COMMUNE
Beaucoup plus politique que son prédécesseur, Hunger Games: la révolte, partie 1 se concentre sur la manière dont Katniss peut continuer à rallier les districts autour d’une cause commune, maintenant qu’elle n’est plus dans l’arène. Le scénario fait donc la part belle à toutes les techniques de propagande et de manipulation, les dialogues de Plutarch Heavensbee, joué par Philip Seymour Hoffman, et d’Haymitch Abernathy, incarné par Woody Harrelson, étant rempli d’un cynisme que j’ai apprécié.
Côté visuels, les plans des districts détruits par le Capitole sont efficaces (le bombardement du district 8 apportant une bonne scène d’action) et l’univers inhumain du district 13 est parfaitement reconstitué. Après ce hors-d’oeuvre, j’ai bien hâte à la deuxième partie!