Le Journal de Quebec - Weekend

PORTRAIT DE FAMILLE

Une des révélation­s du dernier Festival de Cannes, le film Party Girl dresse un portrait sensible et touchant d’une femme soixantena­ire qui décide de se ranger après avoir passé sa vie à faire la fête et à séduire les hommes. Rencontre avec la vedette du

- Maxime Demers Le Journal de Montréal

La Angélique du film, c’est bien elle. Réalisé par trois jeunes cinéastes (dont son fils Samuel Theis), Party Girl s’inspire de sa vie.

Pendant 35 ans, Angélique Litzenburg­er a vécu comme un oiseau de nuit, travaillan­t dans un bar à séduire les clients pour les faire boire. Puis un jour, à 60 ans, elle a accepté la demande en mariage de son plus fidèle client pour voir si elle pouvait se ranger.

«Ce mariage, qui a eu lieu en 2006, a été l’élément déclencheu­r pour le film», explique Samuel Theis, rencontré la semaine dernière à Montréal [où Party Girl a été présenté en clôture du Festival Cinémania].

«C’est lors de cet événement que j’ai senti qu’il y avait peut-être là un sujet de film. Mais on a mis du temps à trouver la forme que devrait prendre le film. On a finalement opté pour la fiction parce que je trouvais que c’est ce qui rendrait le plus justice à cette histoire et à ce personnage. Il y avait tellement de choses qui étaient déjà romanesque­s dans cette histoire que la fiction s’y prêtait bien.»

Samuel Theis et ses deux complices réalisatri­ces (Claire Burger et Marie Amachoukel­i) ont aussi dû convaincre Angélique Litzenburg­er, qui s’est d’abord montrée réticente.

«J’ai d’abord hésité parce que je n’étais pas d’accord avec l’idée de dévoiler ma vie à tout le monde», admet-elle.

«Mais Samuel m’a rapidement mis en confiance. Il m’a aussi dit que j’allais pou- voir jouer dans le film avec mes enfants [qui jouent également leurs propres rôles]. L’idée m’a plu. J’ai donc accepté et je ne le regrette pas.»

«Le plus difficile pour elle n’était pas de jouer parce qu’elle a, en quelque sorte, fait cela toute sa vie», ajoute son fils Samuel.

«Ce qui était plus compliqué pour elle était d’aborder certains traits de sa personnali­té plus difficiles. Je lui en ai parlé dès le départ. Il ne s’agissait pas de rendre un hommage à ma maman pour montrer à quel point elle est formidable. Il fallait aussi montrer ce que représente ce genre de vie. Ce qu’Angélique représente comme femme est complexe et questionne beaucoup de choses.»

SUCCÈS INATTENDU

Présenté en ouverture de la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, Party Girl a obtenu un succès inattendu

La sortie de Party Girl a, en quelque sorte, changé la vie d’Angélique. Depuis le triomphe du film en ouverture de la section Un certain regard du dernier Festival de Cannes, en mai dernier, la nouvelle actrice a reçu des offres pour des rôles dans les films, qu’elle prend le temps d’analyser avec son fils.

La promotion du film l’occupe aussi beaucoup alors que Party Girl a été présenté dans plusieurs festivals en Asie, en Europe et en Amérique du Sud.

«On ne peut jamais prédire quel sera l’accueil d’un film, indique Samuel Theis. Je pense que la Caméra d’or remportée à Cannes a beaucoup joué dans la carrière internatio­nale du film, même si plusieurs distribute­urs l’avaient déjà acheté avant qu’on gagne le prix. Maintenant, il y a des portes qui s’ouvrent pour nous, mais c’est à nous de faire les bons choix avant de nous lancer dans un autre projet.»

Party Girl a pris l’affiche hier.

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