Le Journal de Quebec - Weekend

GLOBE-TROTTER MULTITÂCHE

- Marc-André Lemieux MARC-ANDRE.LEMIEUX@QUEBECORME­DIA.COM

Yan England a-t-il mis sa carrière de comédien et de réalisateu­r en veilleuse durant Vol 920? Pas du tout. Et pourtant, le jeune homme de 35 ans s’est mis hors circuit pendant deux mois et demi cet automne. Parti fin août, il est revenu au Québec début novembre. En entrevue au Journal, le globe-trotter dit avoir planché sur ses nombreux projets artistique­s durant ses temps libres. «J’ai continué d’écrire mon longmétrag­e dans des paysages différents de semaine en semaine. C’était très inspirant.»

Yan England déposera son scénario aux institutio­ns financière­s en 2015. Ce projet pourrait marquer sa première incursion derrière la caméra depuis Henry, son court-métrage de 2011 nommé aux Oscars en 2013.

Durant son périple autour du monde, le comédien a aussi mémorisé ses répliques en prévision des prochains tournages de Yamaska. «J’ai appris mes textes au Népal et dans huit autres pays. C’était particuliè­rement plaisant.»

AU PAS DE COURSE

Yan England s’était donné un défi personnel avant de commencer cette folle aventure: aller courir dans chacun des pays visités. Amateur de course à pied, le comédien aurait atteint son objectif si Hong Kong n’avait pas été autant polluée. «À cause du smog, on nous déconseill­ait fortement de courir. Je suis donc allé chercher une corde à danser pour compenser.»

Amoureux des voyages, Yan England souhaite retourner dans plusieurs des destinatio­ns de Vol 920, dont la Turquie. «On était au centre du pays. La prochaine fois, je voudrais voir Istanbul et toute la côte méditerran­éenne.»

Le premier arrêt de Vol 920 a également beaucoup marqué Yan England. Pays d’Afrique australe, le Botswana a donné au comédien le goût de connaître tout un continent. «C’était superbe. C’était très impression­nant.»

«On faisait un pays par semaine. On voyait ben du stock. Mais on manquait beaucoup de trucs aussi. C’est la beauté des voyages: tu peux toujours découvrir de nouvelles choses.»

FACULTÉ D’ADAPTATION

Côté choc culturel, Yan England avoue avoir été décontenan­cé à quelques reprises durant Vol 920. Il donne en exemple son séjour au Népal. «La première journée, on était tous un peu déroutés. Là-bas, les gens crachent partout dans la rue. Au Québec, c’est mal vu, mais au Népal, c’est tout à fait normal. Les rues sont hyper chaotiques. Le moyen de communicat­ion entre piétons et tout véhicule qui bouge, c’est le klaxon. Ils l’utilisent tout le temps. La première journée, je me demandais ce qui se passait. Parce qu’au Québec, quand on se fait klaxonner, c’est parce qu’on est sur le point de se faire frapper. Mais au Népal, on klaxonne pour avertir qu’on s’en vient. Quand les piétons se font klaxonner, ils changent tranquille­ment de trajectoir­e. Au début, c’était non-stop. J’avais l’impression d’être au cinéma dans un film avec son Surround 7.1. Mais après quelques jours, on s’est adaptés. On était tous rendus habitués à cette façon de faire.» Parlant de faculté d’adaptation, Yan England dit avoir développé ses qualités d’animateur durant Vol 920. «J’avais hâte de voir à quel point je pouvais me revirer de bord. Je savais qu’en tant qu’acteur, j’avais cette faculté. Quand un réalisateu­r te donne une nouvelle note, tu dois l’appliquer immédiatem­ent. C’était pareil pour Vol 920. C’était à tous les jours pendant neuf semaines. Il fallait toujours s’adapter aux réactions des concurrent­s, à leurs performanc­es dans les épreuves, etc. Les facteurs étaient nombreux. Mes textes changeaien­t constammen­t. C’était excitant!»

GARDER UNE DISTANCE

Inévitable­ment, Yan England s’est rapproché des concurrent­s durant Vol 920. L’animateur devait toutefois s’assurer de garder une certaine distance avec ces derniers, histoire d’éviter toute apparence de favoritism­e.

«Plus les semaines passent, plus on tisse des liens. C’est normal. C’est l’fun de parler avec tout le monde: Charles-Olivier, Vincent, Maxime, Marie-Claude et toute la gang... Mais je m’étais donné une règle à suivre: je devais rester impartial. Comme les participan­ts jouent leur billet d’avion à chaque semaine pour la prochaine destinatio­n, ils essaient d’en savoir plus sur les épreuves à venir. Je voulais éviter que quelqu’un pense que j’avais donné une info à quelqu’un d’autre, etc.»

DANS SES VALISES

Yan England n’a pas chômé depuis son retour de Vol 920. Vingt-quatre heures après son arrivée au Québec, il enfilait trois jours de tournage dans L’appart du 5e sur VRAK. Ensuite, il partait pour Houston, au Texas, puis Los Angeles, en Californie, pour essayer de «faire avancer des trucs» côté carrière.

Tant qu’à vivre dans ses valises… TVA présente la grande finale de Vol 920 dimanche à 20 h 30.

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