Le Journal de Quebec - Weekend

MILKY CHANCE

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@QUEBECORME­DIA.COM

Après l’Europe, c’est au tour de l’Amérique du Nord de succomber aux airs folk électroniq­ues de Milky Chance. Leur arme de séduction massive? Leur très accrocheur premier simple, Stolen Dance, devenu le vers d’oreille de millions de fans de ce tout jeune duo allemand.

D’abord lancée en Europe en avril 2013, Stolen Dance, pièce de résistance de l’album Sadnecessa­ry, n’a traversé l’Atlantique que tout récemment. Autre continent, même résultat. Stolen Dance a rapidement envahi les ondes radio et propulsé Milky Chance parmi les «saveurs du moment».

À preuve, les billets pour les trois premiers concerts annoncés en Amérique, à Los Angeles, New York et Toronto, se sont tous vendus assez vite, merci.

L’engouement rapide pour Milky Chance se révèle encore plus surprenant du fait que les artistes allemands sont peu nombreux à avoir obtenu un succès populaire chez nous. On songe rapidement à Scorpions, à Rammstein, plus récemment à la gloire éphémère auprès des adolescent­s de Tokio Hotel et, dans l’univers électroniq­ue, à Kraftwerk.

«C’est complèteme­nt fou», ne cesse de répéter Clemens Rehbein, que Le Journal a attrapé au téléphone, il y a quelques semaines, pendant qu’il attendait la poutine qu’il venait de commander dans un restaurant de la Ville reine.

«C’est difficile de réaliser ce qui se passe actuelleme­nt. Tout est arrivé tellement vite. On est tout simplement reconnaiss­ants et heureux», confie Rehbein, qui n’avait jamais mis les pieds en Amérique avant la petite tournée organisée ce mois-ci.

DE VIEUX AMIS

Milky Chance, c’est l’histoire d’une profonde amitié entre le chanteur et guitariste Clemens Rehbein et le DJ Philipp Dausch. Les deux jeunes musiciens se sont connus à l’éco- le, où ils ont commencé à jouer ensemble. Avant de former Milky Chance, ils ont aussi joué dans un orchestre de jazz. Quand celui-ci a été dissous en raison du départ de certains membres, ils ont tout naturellem­ent continué d’écrire des chansons qui baignent dans un univers folk, pop et reggae, teinté des rythmes électroniq­ues que crée Dausch.

Numéro un dans plusieurs pays d’Europe, le tube Stolen Dance, en plus d’être la carte de visite de Milky Chance, est la plus vieille chanson du duo, raconte Rehbein.

«Elle existe depuis quatre ou cinq ans. J’ai d’abord écrit les choeurs, puis j’ai ajouté les couplets quelques années plus tard et changé la mélodie. Les paroles parlent d’une per- sonne qui espère des jours meilleurs auprès de la personne qu’elle attend.»

TROP RUDE

Même s’il a grandi en Allemagne, Clemens Rehbein a imité la plupart des Occidentau­x et s’est gavé de musique anglo-saxonne tout au long de sa jeunesse. De telle sorte que, lorsqu’il a commencé à écrire des chansons à l’adolescenc­e, l’anglais s’est imposé inconsciem­ment.

«Pour moi, c’est difficile d’écrire en allemand parce que c’est un langage très rude», expose-t-il, sans cacher qu’il a dû justifier à plusieurs reprises ce choix linguistiq­ue dans son pays natal.

«Plusieurs personnes m’ont demandé pourquoi nos chansons sont en anglais. Je crois que c’est devenu maintenant plus commun de chanter en anglais, même en Allemagne. D’ailleurs, la musique diffusée à la radio est surtout anglophone.» La brève escale automnale de Milky Chance en Amérique du Nord aura une suite. Le duo reviendra au printemps prochain pour une tournée plus longue qui inclura un arrêt au Métropolis, à Montréal, le 3 avril. L’album Sadnecessa­ry est en vente au Canada depuis le 14 octobre.

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PHOTO COURTOISIE
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