Le Journal de Quebec - Weekend
UN COMBAT POUR OBTENIR PLUS DE REDEVANCES
Vincent Vallières est un amoureux du disque et des vinyles. Mais, dans le contexte où les ventes de disques sont en chute libre, il affirme que le combat doit être mené pour que les artistes obtiennent plus de redevances sur les sites de musique en continu, plutôt que pour la survie du disque physique.
En entrevue au Journal, avant son dernier spectacle de 2014, Vincent Vallières s’est exprimé au sujet du contexte actuel de l’industrie musicale.
«Je vais toujours continuer d’acheter des disques et des vinyles, mais je comprends très bien que les gens soient intéressés à aller sur des sites en continu. Et je pense que, présentement, cette nouvelle façon n’est pas du tout légiférée par l’État, ce qui fait que les redevances qui viennent de ces sites sont ridicules. [...] Aujourd’hui, pour les nouveaux artistes, ça va se jouer sur les nouveaux médias.»
Au Québec, les artistes ne reçoivent qu’un sou par diffusion d’une chanson sur les sites de musique en ligne, nouveau modèle de diffusion de la musique, alors qu’aux ÉtatsUnis, ils reçoivent 10 sous. Récemment, la chanteuse Taylor Swift a demandé à ce que ses albums soient retirés du site Spotify.
«Peut-être qu’un artiste qui travaille à l’international va moins s’en ressentir. Par contre, dans les petits marchés, ça crée un effet pervers. Sur Spotify, seulement 6 % des chansons écoutées sont québécoises. C’est un peu inquiétant.»
UNE RELÈVE PERTINENTE
Toutefois, il a bon espoir pour la relève. Au dernier gala de l’ADISQ, Vincent Vallières n’a pas reçu de trophée malgré ses cinq nominations, car les nouveaux artistes ont tout raflé.
«Les nouveaux créateurs sont super-pertinents et continuent de chanter en français. Ils finissent par trouver leur public un peu par- tout au Québec et ils sont fiers de porter la chanson francophone. Pour moi, c’est très positif.»
«J’étais très content de célébrer avec eux. J’ai eu la chance d’en gagner, des prix, et mon nouveau disque fonctionne vraiment bien. Donc, d’être nommé, c’est un bonus. »
PRIVILÉGIÉ
Le jeudi 4 décembre, Vincent Vallières donnera son dernier spectacle de 2014, au Grand Théâtre de Québec.
«Ç’a été une année faste. [...] Et, plus que jamais, j’ai constaté le privilège que j’ai dans le contexte actuel d’avoir beaucoup de travail. Ce qui a marqué l’année, c’est l’austérité, la morosité, le climat d’incertitude qui règne. On a besoin, dans ce contexte, de continuer à se rassembler, à se définir, et la chanson est un bon moteur pour dire qu’on existe, qu’on peut être ensemble et être heureux.»
En 2015, Vincent Vallières prévoit faire une tournée des festivals durant l’été et se consacrera à des projets d’écriture.