Le Journal de Quebec - Weekend

« C’EST L’OEUVRE VIE » DE MA

Jean-Pierre Ferland travaille sur sa comédie musicale, La femme du roi, depuis plus de 10 ans. Aujourd’hui âgé de 80 ans et alors que son projet est sur le point de voir le jour, il avoue que ce sera probableme­nt son dernier coup de coeur. Il en parle com

- Élizabeth Ménard Le Journal de Montréal

Depuis sa rencontre il y a une cinquantai­ne d’années avec Édouard VIII, qui fut roi du Royaume-Uni durant moins d’un an, en 1936, Jean-Pierre Ferland est fasciné par l’histoire de cet Anglais qui est tombé éperdument amoureux d’une Américaine, au point où il a abdiqué pour elle.

C’était quelque part dans les années 60, à l’époque où Jean-Pierre Ferland habitait Paris. Avec son ami Alban Flamand, ils sont allés dîner dans un grand restaurant de la Ville Lumière.Coup du destin, ils ont croisé, tout à fait par hasard, Édouard et son épouse, Wallis Simpson, devenus duc et duchesse de Windsor.

«Le petit François, le fils d’Alban, qui avait à peu près neuf ans, s’est mis à courir partout et il est allé voir le duc et la duchesse. Il leur a dit: lui il s’appelle Jean-Pierre Ferland et il va chanter à Bobino demain», raconte-t-il.

Le couple, qui parlait très bien le français, s’est levé pour aller à la rencontre du chanteur. «On a parlé pendant une de- mi-heure de temps de toutes sortes d’affaires. J’ai été très impression­né par sa gentilless­e, son bon français et surtout par la dignité de sa femme. Elle portait un costume de Dior et disait des choses extraordin­aires comme: on n’est jamais trop riche ni trop mince», se souvient-il.

UNE HISTOIRE FASCINANTE

Au cours des années qui ont suivi, JeanPierre Ferland a lu tout ce qui s’était écrit sur ce couple. Il a ainsi appris que Édouard VIII était destiné à devenir roi du Royaume-Uni, mais qu’il a abdiqué avant même d’être couronné.

Édouard voulait épouser Wallis Simpson, une Américaine. Mais celle-ci avait déjà divorcé à deux reprises. L’Église anglicane a donc refusé cette union. L’homme a préféré renoncer à sa couronne que de se séparer de sa bien-aimée.

«J’ai trouvé admirable qu’il abdique par amour pour une femme. Mais, mon plus grand problème, ç’a été de savoir si elle l’aimait autant que lui l’aimait. Lui, son geste a été tellement fracassant. Je n’ai jamais su. Sans doute qu’elle l’aimait à sa façon», dit-il.

«UN RÊVE EXTRAORDIN­AIRE»

Sans faire de promesse (parce que, disons-le, il n’a jamais pris la retraite qu’il avait annoncée), Jean-Pierre Ferland parle de ce projet comme de son dernier coup de coeur. «J’ai 80 ans et je ne pense pas avoir envie de me retrouver dans un travail aussi immense, explique-t-il. J’ai passé 10 ans à faire des recherches là-dessus, à essayer d’approfondi­r mes connaissan­ces. J’ai passé 10 ans à faire ça alors je ne pourrai jamais en faire un autre. Et je pense bien que c’est l’oeuvre de ma vie. J’ai beaucoup d’estime pour le travail que j’ai fait», dit-il.

Après l’échec de sa première comédie musicale, Gala, présentée en 1989, Jean-Pierre Ferland ne s’en cache pas, il a de grands espoirs pour La femme du roi. «C’est un rêve extraordin­aire, avoue-t-il. Mais on ne sait jamais. Tout va dépendre de la réception de mon amour de public. C’est lui qui me dira si je dois trépigner, danser ou bien aller me cacher dans un coin.» La femme du roi devrait prendre l’affiche en juin 2015 à Joliette avant d’être présentée ailleurs au Québec. D’ici là, 11 des 26 chansons de la comédie musicale se retrouvent sur un album du même titre, lancé la semaine dernière. Sur scène comme sur l’album, plusieurs des personnage­s sont interprété­s par des anciens de La Voix (Jean-Sébastien Lavoie, Étienne Cotton, Jacques Lebel, Julie Massicotte). «On n’a rien gagné. On est allé en finale, mais on n’a rien gagné. Alors je me suis dit: je dois quand même les remercier parce que, grâce à eux, j’ai passé un beau moment. Je voulais leur dire que je les admire beaucoup», explique Ferland. On y trouve aussi, entre autres, les voix de Julie Anne Saumour et de Ginette Reno. La musique a été composée par Alain Leblanc, grand complice de Jean-Pierre Ferland.

SUR SCÈNE

L’album La femme du roi est en magasins dès maintenant

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