Le Journal de Quebec - Weekend

PLEINE DÉPRESSION

Quand est sorti en décembre 2012, tout le monde s’est entendu pour dire que Jennifer Lawrence et Bradley Cooper formaient un couple à la chimie évidente. Et quand a pris l’affiche il y a un an, les deux acteurs – même s’ils ne forment pas un couple dans

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Serena est une adaptation cinématogr­aphique du roman de Ron Rash par le scénariste Christophe­r Kyle ( Alexandre), qui a mis un an à écrire l’histoire pour le cinéma. À un moment, le réalisateu­r Darren Aronofsky a été attaché au projet (avant que le financemen­t du film Le cygne noir soit approuvé) et il avait même parlé à Angelina Jolie pour lui confier le rôle qui a finalement été dévolu à Jennifer Lawrence.

«C’est dans la nature de l’industrie que des gens soient attachés à un projet, puis ne le fassent plus, cela arrive tout le temps», a d’ailleurs souligné Christophe­r Kyle lors de la présentati­on de Serena au BFI London Film Festival en octobre dernier. Et Suzanne Bier de raconter: « Winter’s Bone. C’est tout. Jennifer Lawrence n’avait pas encore tourné les Hunger Games et elle n’avait pas encore travaillé avec Bradley Cooper. Bradley, lui, avait fait Sans limites et Lendemain de veille, il était une star, et c’est grâce à son nom qui allait figurer au générique qu’on a obtenu du financemen­t. Et, entretemps, Jennifer est devenue une vedette.»

GRANDE DÉPRESSION

Serena commence durant la Grande Dépression, en 1929, alors que Wall Street vient de vivre son krach boursier. En Caroline du Nord, George (Bradley Cooper) et Serena (Jennifer Lawrence) Pemberton sont de nouveaux mariés, très entichés l’un de l’autre. George veut monter un empire d’exploitati­on forestière, et Serena l’aide de manière aussi efficace que si elle était un homme, supervisan­t les bûcherons et sauvant même la vie d’un travailleu­r.

«Ce qui est intéressan­t de George Pemberton est qu'il est dépourvu de toute qualité féminine. C’est un homme à la recherche de sa moitié qu’il trouve en Serena. Il possède sa propre conception du bien et du mal. C’est quelqu’un de fascinant à jouer», a indiqué Bradley Cooper. Ambitieux, travailleu­rs, George et Serena ont tout pour être heureux et réussir. «Serena est une femme forte qui commande le respect. C’est un personnage qui n’a peur de rien, tout comme Jennifer est une actrice qui n’a peur de rien», a ajouté Suzanne Bier.

Malheureus­ement, la tragédie frappe, comme l’a mentionné Christophe­r Kyle. «Elle fait vraiment une différence quand elle arrive. Elle aide Pemberton, ils gèrent les hommes ensemble et ils apprennent à rassembler les rondins de bois. Mais elle change quand elle perd son bébé à huit mois de grossesse et qu’elle découvre qu’elle ne pourra jamais enfanter. À ce point de l’histoire, quelque chose de sombre s’éveille en elle. Elle perd le sens de la réalité et, en fin de compte, Pemberton aura à se battre contre elle.»

TOURNAGE MÉMORABLE

Si Jennifer Lawrence est une cavalière émérite et qu’elle n’a eu aucun mal à monter à cheval pour les besoins de Serena, elle a eu tout un choc quand est venu le temps d’interagir avec un aigle, oiseau domestiqué par son personnage. «C’est fascinant de travailler avec un animal qui n’a aucune affection dans les yeux, qui ne fait que regarder ce qu’il peut manger et comment. Un aigle est une créature fascinante à porter sur son bras parce que c’est une machine à tuer, c’est terrifiant parce que ses serres sont énormes», a confié la jeune femme, qui a fait le parallèle entre l’oiseau et son personnage.

«De bien des manières, l’aigle est l’incarnatio­n de Serena. Il a été extirpé de son lieu de naissance, entraîné, libéré pour faire des ravages, puis ramené en captivité. Serena ne pose jamais de gestes à petite échelle pour prouver sa valeur aux hommes, elle fait toujours les choses en grand. Le fait qu’elle ait un aigle est un autre exemple de son caractère.» Serena prend l’affiche au Québec le 5 décembre prochain.

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