Un coup du destin

ON DIT SOUVENT QU’ON NE PEUT SAVOIR CE QUE LE DESTIN NOUS RÉSERVE. POUR MARC DUPRÉ, TOUT S’EST JOUÉ LE JOUR OÙ SON FILS ANTHONY A FAIT SES PREMIERS PAS.

Depuis qu’il s’est lancé en musique, Marc Dupré a le vent dans les voiles. Il est rapidement devenu un musicien reconnu et respecté ainsi qu’un coach à l’émission la plus écoutée du Québec. «J’ai longtemps et souvent eu le vent dans la face. Ça fait du bien de l’avoir dans le dos un peu», réaliset-il aujourd’hui.

CHANGEMENT DE CARRIÈRE

Mais cette carrière en musique s’est imposée à lui presque par hasard. À l’époque où il était imitateur, Marc Dupré était souvent à l’extérieur de la maison, en tournée, jusqu’au jour où il a réalisé que ses enfants étaient en train de grandir sans lui. Un changement s’imposait. «J’ai arrêté de faire de la tournée uniquement parce que j’ai su par téléphone que mon fils marchait», confie-t-il.

«Anne-Marie m’a appelé et m’a dit: “Anthony marche!” Moi, j’ai pleuré. J’étais tellement triste de ne pas être là», dit-il.

C’est à ce moment précis qu’il a décidé d’arrêter de faire de l’humour, d’arrêter de faire de la tournée. «Je me suis dit: “Je vais faire de la musique, je peux faire ça en restant chez moi.” Alors, je me suis acheté une guitare. Je ne jouais même pas d’instruments, raconte-t-il. Mais je suis comme ça, je suis un gars de défi. Et je me suis fait prendre à mon propre jeu. Je ne pensais jamais… Dans ma tête, j’arrêtais un peu et ensuite je retournais imiter du monde. Mais là, je suis fou de ça.»

La musique, c’était son plan B, mais c’est devenu sa passion.

DE RETOUR SUR LA ROUTE

Maintenant que ses enfants sont grands, Marc Dupré se permet enfin un retour sur la route, après sept ans d’absence. Sa tournée, qui débutera en janvier, le mènera aux quatre coins du Québec, de Montmagny à Saguenay, en passant par Sherbrooke et plusieurs autres grandes villes. «C’est le temps de le faire», avoue-t-il.

Ce retour sur scène coïncidera avec un retour aux sources, aux premières amours: les imitations. «Je suis en train de monter un numéro avec juste ça, confie-t-il. Ça me tente. Ça me manque. Et je suis encore pas pire là-dedans. Ça a été ma passion première dans la vie. À un moment donné, il faut se concentrer sur une seule chose, sinon les gens ne savent plus qui tu es. Donc j’ai voulu me détacher de ça. Mais, en même temps, tu ne peux pas chasser le naturel. J’ai besoin de faire rire les gens. C’est un besoin. S’ils ne rient pas, je pense qu’ils ont de la peine», dit-il.

LE CHEMIN PARCOURU

Quelques heures avant de faire son entrevue avec Le Journal, Marc Dupré a reçu un message d’un vieil ami. «Regarde ce qu’il m’a envoyé, c’est incroyable!» ditil, excité comme un enfant.

Sur son téléphone, il pointe une photo d’un billet de spectacle qu’il a donné en 1993 au bar La feuille d’érable. «C’était un petit bar, j’étais là pour un shower », raconte-t-il, en se souvenant de cette époque où il était encore inconnu. Son vieil ami a conservé ce billet toutes ces années.

La photo est accompagnée d’un message. «Je viens d’entendre ta chanson Là dans ma tête. Super belle chanson. Tu en as fait du chemin, mon chum!» peut-on lire.

«Je me trouve chanceux, lance Marc Dupré. Je suis chanceux d’avoir des gens qui croient en moi. Je suis chanceux d’être aussi bien entouré, de faire le métier que j’aime.»

En regardant en arrière, il constate que la vie, parfois, fait bien les choses.

MARC DUPRÉ