Le Journal de Quebec - Weekend
SON PUBLIC, SON COMPLICE
La cote d’amour du public envers Lise Dion est inébranlable. L’humoriste a été récompensée cette semaine pour avoir franchi le chiffre magique de 350 000 billets vendus pour le spectacle Le temps qui court. Elle demeure la première artiste québécoise, toutes catégories confondues, à recevoir un billet triple platine pour la troisième fois de sa carrière.
Lise Dion pulvérise record après record. «Je me demande si ce n’est pas les mêmes qui sont venus voir les trois shows, a-t-elle blagué. J’irais faire un tour chez Ogilvy aujourd’hui, les vendeuses ne me reconnaissent pas, c’est certain!»
«J’ai de la misère à expliquer cet amour inconditionnel, c’est comme un amour de famille, a-t-elle ajouté. Le public me fait vraiment confiance. C’est comme s’il venait souper à la maison. Quand je commence un spectacle, je sais que je m’en vais retrouver mes complices.»
Lancé à l’été 2011, la tournée aura duré quatre ans, soit 398 représentations, ce qui est considérable pour une tournée québécoise. Aime-t-elle toujours autant son spectacle? «Oui, dit-elle sans hésiter une seconde. Définitivement. Il me fait comme un vieux chandail confortable. Quand j’entre sur scène, j’ai juste à m’amuser.»
TERRORISME ET VIEILLESSE
Pour Lise Dion, la recette du succès, c’est définitivement d’être près de son public. Pour écrire ses spectacles, celle qui se considère à la blague comme une «vieille humoriste» prend le pouls de la société à travers de nombreux échanges avec les gens.
«Je m’assois avec eux, je leur parle, je leur demande où ils en sont dans leur vie. De quoi ils ont peur, comment ils voient l’avenir.»
Dernièrement, elle a constaté que le terrorisme commençait à faire peur. «C’est rendu une peur très présente, même au Québec. Je pense que dans le prochain show, ce sera important d’en parler encore. C’est comme la vieillesse. Les gens sont malheureux, il y a beaucoup de solitude. J’essaie de mettre de l’humour là-dedans, en faisant beaucoup d’autodérision. En humour, le secret, c’est que les gens se reconnaissent.»
UN LIVRE ET UN SPECTACLE
La tournée en salle du spectacle Le temps qui court prendra fin le 28 juin, à Brossard, ce qui viendra avec tout son lot d’émotions. «Je vois ça venir, et ça va être dur. Je me souviens, les derniers shows des autres productions, je faisais cinq minutes et je partais à pleurer», s’est-elle souvenue.
Elle profitera également de sa pause pour terminer l’écriture de son deuxième livre. «J’ai une trentaine de pages d’écrites et je suis contente de la formule que j’ai trouvée. Ce n’est pas du tout la suite du premier (le roman Le secret du coffre
bleu). Jeme paie de l’humour, de la satire, je veux faire rire les gens à chaque page. Ce sera des histoires drôles. Et j’ai réalisé qu’en vieillissant, j’aimerais écrire encore plus.»
Lise Dion sera en spectacle à Québec, à la salle Albert-Rousseau, du 29 avril au 2 mai. lisedion.com.