Le Journal de Quebec - Weekend
KEN SCOTT RIGOLE
Avec Affaires non classées, une comédie déjantée mettant en vedette une brochette impressionnante d’acteurs – incluant Vince Vaughn, Tom Wilkinson, Sienna Miller et Nick Frost –, le Québécois Ken Scott continue de faire rire les Américains.
«Dan (Vince Vaughn) a démarré sa propre compagnie et peut donc se permettre de faire les choses comme il l’entend. C’est quelque chose que nous aimerions tous faire et il s’est donné les moyens d’y arriver», explique Ken Scott de son attrait pour le personnage principal de cette comédie.
Car Dan veut absolument échapper à l’emprise de sa désormais ex-patronne, Chuck (Sienna Miller). Il embauche Timothy McWinters (Tom Wilkinson) ainsi qu’un jeune vendeur pas très futé du nom de Mike Pancake (Dave Franco).
Afin de tenter de décrocher un contrat fort lucratif, nos trois compères partent en voyage d’affaires, d’abord à Portland – avec Bill Whilmsley (Nick Frost) et Jim Spinch (James Marsden) – puis à Berlin, où la situation dégénère rapidement.
Le tournage dans la capitale et plus grande ville de l’Allemagne a donné lieu à des moments inoubliables pour l’ensemble de l’équipe. Car le personnage incarné par Nick Frost découvre sa sexualité. Comme le souligne Ken Scott, «il explore le côté obscur de son exploration. Nick a tout simplement plongé et s’est amusé. Il a fait en sorte que le public se sente à l’aise d’en rire. Même quand son personnage a une conversation sérieuse avec Dan alors qu’il est habillé tout en cuir, ça marche. C’est une scène qui est extrêmement comique, tout en possédant un réalisme et une vérité indéniable, et c’est quelque chose que Nick fait extrêmement bien.»
DANS LES EXTRÊMES
De plus, on retrouve Bill en plein Folsom Festival, un festival fétichiste gai qui se tient réellement à Berlin tous les ans. Pour le cinéaste, c’est un autre des ressorts comiques du long métrage. «C’est le principe du poisson hors de l’eau et là, c’est la situation la plus extrême dans laquelle nous pouvions mettre les protagonistes.» Mais ce n’est pas tout. En cherchant Bill, Dan se retrouve dans les toilettes d’un bar gai dans lesquelles se trouvent des… «glory hole», des orifices coquins, disons. Ainsi que le mentionne le producteur Todd Black, «oui, il s’agit bien de vrais pénis. Nous avions pensé utiliser des prothèses, mais elles ne se comportent pas de manière réaliste».
Le plus hilarant, c’est que l’équipe de production s’est livrée à un «casting» de membres virils le plus sérieusement du monde, le producteur lançant un appel à des maisons de production de films pornographiques.
Car l’objectif était de trouver «un énorme membre pour ce petit homme. Nous avons donc demandé de l’aide pour obtenir le plus grand pénis que nous pouvions trouver», a souligné Todd Black.
Pour Ken Scott, «c’est ça la comédie, c’est de repousser les frontières et d’aller là où personne n’est encore allé».
CE QU’ILS DISENT DE KEN SCOTT
Avec Affaires non classées, Ken Scott signe son deuxième long métrage hollywoodien. Et le cinéaste de chez nous s’est taillé une réputation enviable en peu de temps, comme en témoignent Vince Vaughn et Ja-
mes Marsden.
Pour ce dernier, vu récemment dans XMen: jours d’un avenir passé, le plus appréciable du style du cinéaste est la manière dont il dirige ses acteurs et la liberté qu’il leur donne. «Vince Vaughn et Ken Scott, qui ont déjà travaillé ensemble, ont donné un ton très agréable sur le plateau. Ça fait toute la différence du monde, tout le monde est heureux, personne ne se plaint!» «Ken Scott est quelqu’un pour qui il est très agréable de travailler. Le scénario, très intelligent et bien écrit, est ré- digé en langage parlé. Parfois, on tombe sur des scénarios qui ne rendent pas cet effet, qui semblent trop narratifs. Quand nous arrivions sur le plateau, Ken était très ouvert au fait que nous rendions les dialogues comme s’il s’agissait de conversations normales. Bien sûr, il fallait que nous conservions les blagues, mais c’est très agréable d’avoir un réalisateur qui permet, non pas de dévier totalement du scénario, mais de le rendre vrai. Pour un acteur, c’est particulièrement appréciable de bénéficier d’un tel filet de sécurité.»
Vince Vaughn, de son côté, ne tarit pas d’éloges à l’endroit de notre compatriote. «C’est un réalisateur formidable, dit-il. J’ai vraiment été ravi de pouvoir retravailler avec lui, d’autant que les autres acteurs sont excellents. Nous nous sommes beaucoup amusés et le film est très drôle.»