Le Journal de Quebec - Weekend
Shaun le mouton
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Shaun est un petit mouton comme tous les autres. Il mène sa vie au rythme des activités imposées par le fermier. Car le troupeau est terrifié – Shaun surtout – par la tondeuse, utilisée pour récupérer la laine des animaux, même les cochons se moquant du cheptel délesté de sa toison.
Grand rêveur, Shaun rêve d’échapper, le temps d’une journée, à l’horaire scrupuleux du fermier en question, aidé de son fidèle chien (qui m’a fait penser, par de nombreux aspects, à Rantanplan, le canidé des bandes dessinées de Lucky Luke). Après avoir endormi le fermier, le troupeau prend la direction de la ville. Parallèlement, l’homme (maintenant amnésique) et son chien se retrouvent également dans la cité, peuplée de toutes sortes de dangers… dont l’employé d’une fourrière qui prend son pied à capturer tous les animaux errants.
ENTIÈREMENT MUET
Réalisé par Mark Burton et Richard Starzak, Shaun le mouton demeure, dans sa folie, parfaitement cohérent. Les différents rebondissements s’enchaînent de manière simple, claire et très amusante. Car, voyez-vous, le long métrage de 85 minutes est entièrement muet. En usant de bruitages, d’onomatopées et de musique en guise de son et de plaisanteries qui font penser aux meilleurs films de Charlie Chaplin et de Buster Keaton, l’équipe arrive à créer une ambiance des plus magiques.
De surcroît, les plaisanteries font référence à la culture populaire, ce qui fera rire les adultes. L’employé de la fourrière se donne des airs de cowboy. Le coq utilise un mégaphone pour réveiller toute la ferme. Le chien se met à saliver sur l’os d’un squelette en salle d’opération.
Une dernière note pour souligner la tra- me sonore éclectique composée de différents morceaux de musique populaire, de rock, de country et même de classique. Enregistrée par l’orchestre symphonique de Londres aux studios d’Abbey Road (rien de moins!), elle est assurée de faire se trémousser les spectateurs.
Adaptation, pour le grand écran, d’une série télévisée britannique diffusée par la BBC, Shaun le mouton possède l’indéniable poésie des longs métrages réalisés en animation image par image. On ressort donc de la projection avec un grand sourire aux lèvres.