Le Journal de Quebec - Weekend
GROS EFFETS SPÉCIAUX, MINCE INTRIGUE
En jouant la carte de l’action et des effets spéciaux, le réalisateur Robert Schwentke ( Plan de vol et R.E.D.) nous fait presque oublier le mince scénario.
Il faut savoir que ce long métrage de 121 minutes couvre la première moitié du dernier tome de la trilogie de Veronica Roth, et que, pour cette raison, l’intrigue ne semble pas très solide.
Alors qu’Evelyn (Naomi Watts) a pris le pouvoir et qu’elle se livre à une purge sanglante, Tris (Shailene Woodley) et Quatre (Theo James) se demandent ce qui se trouve derrière le mur qui encercle Chicago. Passant outre l’interdiction d’Evelyn de quitter la ville, ils entraînent Christina (Zoë Kravitz), Peter (Miles Teller), Tori (Maggie Q) et Caleb (Ansel Elgort) dans leur fuite. Ils découvrent alors la Marge, section au- delà de la Clôture, bande de terre ravagée et lieu habité par des rebelles.
Mais ce que ni Tris ni Quatre ne pouvaient soupçonner, c’est l’existence du Bureau du bien-être génétique, bien caché, dirigé par David (Jeff Daniels). Une fois accueillis par cette entité, nos fugitifs apprendront – pendant qu’Evelyn et Johanna (Octavia Spencer) s’affrontent – la vérité et devront tout mettre en oeuvre pour sauver Chicago.
DUR DE NE PAS S’ENNUYER
Misant sur l’action, Divergence: Allégeance ouvre sur une situation politique instable qui prévaut à Chicago avant de se concentrer sur le groupe mené par Tris et Quatre. L’escalade de la clôture, la fuite à travers la Marge et l’arrivée au Bureau (ainsi que le processus de décontamination) sont parfaitement exploitées et présentées grâce à des cascades et des effets spéciaux adéquats.
Si quelques révélations – et elles n’ont rien de bien surprenant pour les lecteurs – parsèment la suite du long métrage, il faut quand même faire un gros effort pour ne pas s’ennuyer. Cette société postapocalyptique est réduite à des clichés assez énormes, tels la recherche de la perfection génétique, le fait qu’un chef (en l’occurrence Evelyn) est confronté à des choix pénibles, la justice qui cède la place à la violence ou encore – et c’est la thématique centrale de Divergence –, l’impossibilité de réduire des êtres humains à une simple classification.
Même si cet avant-dernier opus de la saga tente de ratisser large, il n’y a pas vraiment de quoi s’exciter le pompon. À trop vouloir capitaliser sur le succès de cette saga pour jeunes et en divisant le dernier tome en deux, les studios ont trop dilué le récit.